« Diamonds Are A Girl’s Best Friend » -phrase prophétique s’il en est- semble avoir insipré la jolie Shara Worden. Avec My Brightest Diamond, la petite américaine et son orchestre de saltimbanques maltraitent sans complexe le rock à grands coups d’envolées lyriques sombres et grinçantes. Envoûtant.
A découvrir en vidéo live à l’occasion de sa tournée française…
Enfant-nomade nourrie au jazz, au gospel et au tango, Shara Worden a grandi en sillonnant les Etats-Unis aux côtés de ses parents accordéoniste et organiste. A quatorze ans, comme toutes les filles, Shara décide de devenir chanteuse, et en bonne ado américaine, elle s’entraîne, devant sa glace, à interpréter les tubes de Whitney Houston et de Mariah Carey. Mais la belle sort du lot rapidement : les longues cures de musique classique de son enfance atypique, une vieille Gibson et un déménagement à New York se chargent de (re)mettre Shara dans le droit chemin.
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Entre deux soirées au célèbre Tonic new-yorkais, Shara compose, écrit et s’entoure d’une petite troupe de musiciens farfelus. Au détour de nuits interminables et de concerts de Antony & The Johnsons et Nina Nastasia, My Brightest Diamond voit le jour.
Tiraillée entre ses influences classiques et ses tendances rock, Shara entremêle dans My Brightest Diamond la voix de Kate Bush, les violons d’un orchestre symphonique et la guitare acérée d’une PJ Harvey miniature. Celle qui fût pour un temps Illinoisemakers en chef de Sufjan Stevens n’a pas peur des expérimentations tordues et des expériences chimiques dangereuses.
En 2004, Mrs Worden se lance dans l’élaboration de deux albums que tout oppose : sur Thousand Shark s Teeth, la voix perçante de Shara est accompagnée d’un quartet à cordes, sur Bring Me The Workhorse (2006), seule sa guitare électrique donne le ton. Le premier rend hommage à la culture classique de la jeune Américaine, le second la dévergonde délibérément.
C’est seulement un an après la sortie de Bring Me The Workhorse que My Brightest Diamond décide de donner un petit frère à ce qui fût le tout premier album du groupe. Avec Tear It Down, Shara s’attaque au difficile exercice du remix. Entièrement réinterprétés, les morceaux, tirés du précédent opus, témoignent une nouvelle fois des talents de contorsionniste que possède par la jolie brune : avec elle, le plus périlleux des grand écart semble aussi simple qu’un entre-chat. Instrumentalisations orchestrales et accents rock audacieux se sont rarement aussi bien entrelacés qu’entre les doigts des treize magiciens (Alias, Lusine, Murcof, Stakka et Gold Chains entre autres) désignés par Shara pour retravailler Bring Me The Workhorse.
Sur scène, le mélange tant redouté prend vie sans explosion violente. L’étrange alchimie surprend mais s’estompe vite. Seul subsiste un petit bout de femme tout sourire, guitare fièrement haut perchée, entourée par sa bande de violonistes déglingués. Avec ce projet un peu fou, Shara Worden n’en fait de toute façon qu’à sa tête. Et c’est tant mieux.
Avant sa tournée française, découvrez Shara Worden en video live avec le titre Golden Star, enregistré live au Living Room à New York en 2005.
My Brightest Diamond en concert le 25 février à Grenoble, le 26 à Paris (Point Ephémère) et le 27 à Tourcoing…
Avec l’aimable autorisation de Differ-Ant
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