Loufoque et bien vu : des reprises electro-pop de My Bloody Valentine !
De tous les films d’Hitchcock, L’homme qui en savait trop ou Psychose auraient fourni des noms plus judicieux à ce faux groupe, entièrement à la solde de JP Isnardi, activiste toulousain aux excellents états de service (Arca, My Favourite Dentist Is Dead). Car il faut être très érudit et complètement cinglé pour se lancer ainsi dans un album de reprises d’electro-pop pastorale de My Bloody Valentine, sans la moindre ironie, en archéologue/ musicologue. Le but d’Isnardi : creuser à mains nues le mur du son, éliminer les glorieuses scories (larsens, échos, bruits blancs) pour ne conserver de ces chansons que leur substantifique moelle. Soit des mélodies indiscutables qui ne demandaient, une fois débarrassées du terrorisme sonique, qu’à être sifflées sous la douche (celle de Psychose, justement). Pari absurde, mais réussi : à la façon d’un Saint Etienne ou des Beloved (avec une voix à la Nico parfois à la limite inférieure), Pas De Printemps Pour Marnie offre de langoureux massages à ces Only Shallow ou Sometimes qui, du coup, oublient tout de leur tension, leur urgence, leur démesure. Seul bémol : on aurait bien vu le cinglant Soon se muer en musique d’ascenseur (pour l’échafaud). Mais sinon, le crime était presque parfait.
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