Retour enragé des petites frappes clermontoises : imprévisibles. Critique et écoute.
Fort d’un premier album fantasmé entre CBGB et Grand Ole Opry, Mustang rêvait de lui donner pour successeur le Raw Power français. Pari à moitié tenu, et c’est très bien ainsi : fort peu brut mais puissamment colérique, Tabou préfère la raillerie au débraillé.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Et requinque en fanfare l’irrévérence sixties, les Who, atomisant d’entrée leur panoplie mod tandis que Dutronc et Nino Ferrer font les pitres en costard Renoma. Cette érudition, magistralement domptée, devient ici une arme de poing (dans la gueule). Autrefois décrété Elvis d’ici, Jean Felzine trempe sa plume dans le sang d’encre du Lou Reed de Berlin et récolte en retour des coquards en pagaille.
Pareille constance dans le dénigrement – de soi et des autres – trahit le romantique blessé, ce que confirment un ovni méditatif où Mississippi John Hurt fraternise avec Aphex Twin (Mathématiques), et une paire de ballades où Christophe et Roy Orbison font un concours de mots bleus devant le crépuscule d’Abbey Road, imposant l’écriture schizophrène mais stylée d’un authentique enragé.
{"type":"Banniere-Basse"}