Libéré de New Order et de Revenge, Peter Hook se fait plaisir en sifflotant les plus grandes recettes de Manchester. On avait connu Peter Hook moustachu, barbu, acariâtre, hirsute. On l’avait adoré bassiste martial de Joy Division, puis bassiste fondamental de New Order on entend depuis ses lignes de basse claquer dans tout ce […]
Libéré de New Order et de Revenge, Peter Hook se fait plaisir en sifflotant les plus grandes recettes de Manchester.
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On avait connu Peter Hook moustachu, barbu, acariâtre, hirsute. On l’avait adoré bassiste martial de Joy Division, puis bassiste fondamental de New Order on entend depuis ses lignes de basse claquer dans tout ce qui fait danser l’Angleterre et, enfin, bassiste et chanteur très absent des moroses Revenge. « Quand Barney m’a dit qu’il abandonnait momentanément New Order pour enregistrer avec Electronic, je me suis dit « Je vais te prouver que moi aussi je peux le faire. » Je n’avais pas un besoin viscéral de fonder Revenge, mais juste pas envie d’être en reste. C’était plus cérébral que musical. » Ce fâcheux bleu sur l’ego guéri, c’est avec une redoutable machine de guerre que la basse en rase-mottes de Capitaine Hook repart à l’assaut. Des charts, cette fois-ci (pendant qu’il joue de la basse, au moins, il ne tabasse pas les nouveaux fiancés de son ex-épouse), plaisir dont a largement été privé son ancien collègue Barney avec ses propres Electronic spectaculaire flop et que Hook vient déjà de s’offrir deux fois : avec l’allègre What do you want from me et la house-à-papa de Sweet lips. On connaît désormais Peter Hook le cheveu ras et peroxydé, accompagné d’un David Potts qui pourrait être son fils. « Mais c’est pourtant exactement l’inverse dans la vie de tous les jours : je me conduis comme un gamin et lui, comme un type de 41 ans. » On connaît enfin Peter Hook radieux il suffit de l’avoir vu joyeusement cabotiner avec sa basse au niveau des chaussures sur scène pour comprendre à quel point ce titre, Music for pleasure, marque ici une réelle cassure. Car libéré de ses complexes être une rock-star, rester accroché à son look de roadie de Motorhead et des obligations contractuelles de New Order fermer sa gueule, faire la gueule , Hook s’autorise aujourd’hui la légèreté, l’insignifiance. Il était impossible de voir en ce viking brutal maltraitant sa basse la facette la plus fleur bleue de New Order. C’est pourtant lui qui en a désormais la garde, sur un album à la tendresse imprévisible. Récemment interrogé par un journal anglais, Peter Hook affirmait d’ailleurs que Perfect day de Lou Reed la chanson la plus tire-larmes jamais écrite était de celles qu’il aurait rêvé d’écrire. Libéré de lui-même, du rôle New Order , Peter Hook ouvre aujourd’hui ses tripes : on y trouve un énorme juke-box. D’où ce côté Manchester le best-of de ce premier album de rentier monégasque : une chanson New Order (Sweet lips), une autre James (Shine), une troisième Oasis (Buzz gum), une quatrième Joy Division (la fin de Billy bones, déjà entendue sur Closer). Celui que le remarquable, mais aussi astreignant, code éthique de New Order privait souvent de musique un album tous les trois ans, le minimum vital de concerts s’autorise l’insouciance d’une seconde jeunesse. Ça fait un énorme plaisir à voir ça en dit également long sur l’enfer quotidien qu’ont dû représenter les années New Order. Ça fait fatalement un peu moins plaisir à entendre les meilleures musiques sont régulièrement enregistrées en enfer. Car du terrifiant Unknown pleasures à ce Music for pleasure, on a perdu en route, comme le titre l’indique, le plus important : l’inconnu.
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