D’ex-Chittle, l’on ne sait rien et l’on s’en réjouit, considérant à quel point leur musique (et le plaisir qu’elle nous procure) se nourrit du mystère qu’elle sait installer et renouveler à chaque nouveau contact. On n’aura donc pas l’inconvenance d’appauvrir cet alliage entre des paroles sibyllines où l’on croise, par exemple, “Brigitte Bardot revenue […]
D’ex-Chittle, l’on ne sait rien et l’on s’en réjouit, considérant à quel point leur musique (et le plaisir qu’elle nous procure) se nourrit du mystère qu’elle sait installer et renouveler à chaque nouveau contact. On n’aura donc pas l’inconvenance d’appauvrir cet alliage entre des paroles sibyllines où l’on croise, par exemple, « Brigitte Bardot revenue sauver la Terre » et une instrumentation rêche et farouche, en lui cherchant à tout prix de vagues et hypothétiques liens de parenté. Tout juste signalera-t-on que Moving solves everything a été coproduit par Jim « Diamond » O’Rourke label de qualité et gage ultime de l’excellence d’Ex-Chittle. Bon camarade, Joan Of Arc remercie une flopée de groupes, dont les très recommandables Van Pelt et quelques autres encore inconnus au bataillon de nos enthousiasmes mais que l’on rêve déjà de présenter à notre platine. Qui sait quel sort pourront bien réserver à ces turbulents Américains ceux qui ont la détestable manie de brûler ce qu’ils ont adoré ? Mais, pour l’heure, ne préjugeons pas d’un avenir a priori placé sous de juteux auspices et accueillons à bras et coeur ouverts A portable model of, ne demandant qu’à brûler ceux qui vont l’adorer. Luttant pour bouter les conventions hors de scène, ce quatuor de modélistes insoucieux des modes et fâchés avec les carcans, mariant subtilement tension et désinvolture, calcine tous les patrons et invente la bure de jouvence que le rock, oubliant l’approche de la cinquantaine, enfile avec allégresse, retrouvant du même coup la fulgurance incisive de ses vertes années. Foutrement physique et chahuteur, A Portable model of n’en est pas moins finement lettré ainsi que l’atteste une inventive souscription aux manigances fameuses ourdies du côté de Louisville et Chicago. Dans les notes de pochette, Joan Of Arc, très pince-sans-rire, prétend avoir conçu là un concept-album. Blague ou pas, peu nous importe le concept, si concept il y a, tant nous emporte l’album. Loin, très loin des mornes bases de l’entendement, et en loopings, vers une île peu diserte mais terriblement habitée.
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