Musiciens strictement jazz à l’origine, ayant fourbi ses armes auprès des plus grands noms de la tradition nordique (Jan Garbarek, Terje Rypdal), nourris eux-mêmes aux préceptes modaux de George Russell (influence majeure et secrète de Miles Davis), Bugge Wesseltoft étaient en somme comme prédestiné à prolonger et transposer ce tropisme scandinave dans l’ère électronique. Pianiste […]
Musiciens strictement jazz à l’origine, ayant fourbi ses armes auprès des plus grands noms de la tradition nordique (Jan Garbarek, Terje Rypdal), nourris eux-mêmes aux préceptes modaux de George Russell (influence majeure et secrète de Miles Davis), Bugge Wesseltoft étaient en somme comme prédestiné à prolonger et transposer ce tropisme scandinave dans l’ère électronique. Pianiste raffiné très influencé par Herbie Hancock dans son phrasé aéré, minimaliste, basé sur une clarté d’articulation remarquable, Wesseltoft fait sa petite révolution personnelle au milieu des années 90 en formant son propre groupe, New Conception of Jazz et en créant son label, Jazzland. Posant alors les bases d’une impressionnante synthèse entre le jazz et les différentes formes de musiques électroniques actuelles (de l’ambient au drum’n’bass) Wesseltoft publie l’album Sharing (1998) authentique manifeste d’une musique à la fois expérimentale et populaire. Ce nouveau disque Moving poursuit, prolonge et approfondit les intuitions de l’album précédent. Même musique légère, fluide, élégante pulsés de tourneries rythmiques sophistiquées et obsédantes ; même sens de l’espace dilaté. Un certain avenir du jazz se joue là, indiscutablement.
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