L’œil rivé quarante-cinq minutes au trou de la serrure, on se dit qu’on ne devrait pas, mais la fascination l’emporte. Kate Wright vit dans sa musique, elle y a apporté ses meubles, ses lectures, ses obsessions. La musique qui l’entoure sert de fenêtre ouverte sur un microcosme réduit à une pièce vide. Alors on se […]
L’œil rivé quarante-cinq minutes au trou de la serrure, on se dit qu’on ne devrait pas, mais la fascination l’emporte. Kate Wright vit dans sa musique, elle y a apporté ses meubles, ses lectures, ses obsessions. La musique qui l’entoure sert de fenêtre ouverte sur un microcosme réduit à une pièce vide. Alors on se dit que Palace et consorts se sont fait une carrière en exploitant ce genre de sentiments, mais ici l’effort de construction n’est qu’embryonnaire. Kate Wright parle, chantonne, s’enregistre sur un dictaphone sans considération pour ce qui l’entoure, les guitares jouent dans leur coin, le violoncelle accumule les fausses notes, tout est fait pour renforcer l’impression de malaise car, encore une fois, on n’a pas le droit d’écouter aux portes et Movietone nous le fait savoir. On se demande ainsi à qui sont destinés les bris de verre disséminés dans Moonvalley, l’agressivité subite des guitares d’Orange O. Et lorsqu’on croit enfin avoir récupéré la clef du mystère, on se rend compte qu’il n’y a pas de mystère : Movietone nous offre simplement quarante-cinq minutes en direct de la vie d’une femme assommée par le vide qui l’entoure.
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