La laptop-pop d’un Anglais trop méconnu, en concert cette semaine.
A l’Angleterre et ses innombrables délégués rock, James Yuill oppose un profil de doux garçon, discret, conscient que c’est lorsqu’elles s’acoquinent avec les samples et les beats que les guitares, outre-Manche, se font aujourd’hui le plus convaincantes. Aux Etats-Unis, ses correspondantes évidentes seraient les trois fées d’Au Revoir Simone, dont il a remixé quelques titres. En France, ses amis pourraient être Phoenix ou Jamaica, les futurs champions de 2010. En Angleterre, c’est déjà le cas de Four Tet.
Cette belle famille d’artisans continue ainsi à bouder les étiquettes et les formats FM pour rédiger des chapitres nouveaux de l’histoire pop, en célébrant les noces de la guitare acoustique et du laptop, en choisissant de ne surtout pas choisir entre ivresse traditionnelle et flacon moderne. Sur son second album, Movement in a Storm, James Yuill flirte encore davantage avec l’electro : on est plus proche des univers de DJ Shadow et de James Murphy que de celui de Dylan.
Pour autant, le jeune homme ne néglige pas le songwriting : chaque morceau, aussi dansant et physique soit-il (On Your Own, First in Line), dévoile une écriture habile, délicate et cérébrale, comme pour mieux réfléchir en valsant. Crying for Hollywood annonce l’un des titres les plus attachants de ce disque charmeur : ces chansons n’envahiront certainement jamais le Hall of Fame, mais méritent quand même un petit oscar.