Commençons par remercier le label hollandais BVHaast à qui l’on doit la réédition de ce double compact, paru en 1992, sur lequel figurent plusieurs enregistrements palpitants de Francis Dhomont, irréductible bâtisseur de drôles de cathédrales sonores et qui prit une part active au chamboulement de la musique dans la deuxième moitié du XXe siècle. Bientôt […]
Commençons par remercier le label hollandais BVHaast à qui l’on doit la réédition de ce double compact, paru en 1992, sur lequel figurent plusieurs enregistrements palpitants de Francis Dhomont, irréductible bâtisseur de drôles de cathédrales sonores et qui prit une part active au chamboulement de la musique dans la deuxième moitié du XXe siècle. Bientôt octogénaire, Dhomont compte au nombre de ces intrépides précurseurs qui, dans l’euphorie (relative ) des années de l’immédiat après-guerre, inventèrent de toutes pièces cette musique qu’ultérieurement on nommerait concrète.
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Aiguillonnés par les furieuses banderilles plantées jadis par dadaïstes et futuristes, Pierre Schaeffer, Francis Dhomont et quelques autres, armés de techniques (et d’idées) neuves et friands de bruits défendus, se lancèrent à l’assaut des bastions croulants de la tradition : ceux-ci ne purent faire autrement que s’effondrer, laissant derrière eux apparaître l’horizon illimité de la modernité. Toutes les grandes œuvres de musique concrète ne sont-elles pas, par essence, des invitations au voyage ? Difficile, en tout cas, d’éluder cette question lorsque l’on se penche sur les fascinantes équations électro-acoustiques de Francis Dhomont, tant celles-ci s’avèrent d’une rare force évocatrice.
Ainsi en va-t-il des pièces assemblées dans Mouvances/Métaphores, divisées en deux temps ? « Cycle de l’errance » et « Les Dérives du signe » ? et sept mouvements. L’ensemble offre à l’imaginaire un excitant parfait et apporte, en outre, une exemplaire démonstration de mise en espace du son ? et de mise en son de l’espace. Aucune opération de cadastre ne saurait circonscrire l’espace dans lequel nous projette Dhomont, un espace à la conquête duquel mieux vaut d’ailleurs partir sans balise : le dépaysement n’en est que plus violent.
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