La musique vaporeuse des Anglais se fait plus concrète, plus humaine. Critique et écoute.
« Le côté le plus excitant dans tout ça, c’est de jouer physiquement”, raconte Dominic Maker, moitié du duo de post-dubstep Mount Kimbie. Car chez les Anglais, des instruments organiques – batterie, basse, guitare – sont venus contrebalancer une abstraction parfois déroutante. Le groupe ne cesse de gagner en chaleur et en fluidité depuis le déjà très acclamé Crooks & Lovers (2010) : la rupture n’est donc pas radicale, plutôt subtile, comme si Mount Kimbie avait distillé en secret un élixir pop pour donner un charme à sa bass music alambiquée.
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Mais jusque-là, en raison d’un chant lacunaire, Mount Kimbie se voyait souvent comparé à James Blake – à tort : “Par rapport à lui, nous utilisons les voix d’une manière très différente. Sûrement parce que nos voix ne sont pas aussi puissantes que la sienne”, admet Dominic. Aujourd’hui, le chant est plus présent mais rarement au premier plan. Deux exceptions quand même : les deux morceaux interprétés par King Krule, en qui Mount Kimbie semble avoir trouvé son troisième membre. “Il n’y a personne avec qui on voulait davantage travailler que lui”, s’enthousiasme Dominic.
Le chant singulièrement atone du rouquin et les beats squelettiques du duo forment l’alchimie parfaite. Le hasard a voulu que l’appartement du premier soit voisin du studio des seconds. “Il est très jeune et très énergique. Il a une sorte de désir communicatif de s’amuser avec n’importe quoi. Nous avons partagé avec lui les idées que nous avions, au départ basiques, et il nous a aidés à achever les morceaux auxquels il a participé. On savait que nos styles respectifs se combineraient bien et nous retravaillerons avec lui.”
Concert : le 27 juillet à Hyères (Midi Festival)
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