Des disciples défroqués de Joy Division venus de Russie.
La cold-wave, la vraie : l’hiver, à Rostov-sur-le-Don, aux portes du Caucase, le thermomètre peut dégringoler à -30°C. On ne porte pas ici les pardessus noirs par coquetterie. Un jour, les jeunes garçons de Motorama ont peut-être découvert sur le net les photos symboliques de Joy Division dans la neige de Manchester. Peut-être même avant d’en découvrir le rock glacé, affolé. Ça n’a fait qu’un tour sous leurs chapkas : ils joueraient eux aussi un rock anguleux, désaxé. Leurs chansons circulent sous le manteau (le pardessus, donc) depuis belle lurette, mais Calendar est leur première sortie française. À Rostov-sur-le-Don, en quelques années, la température est sérieusement remontée : avec la pop romantique britannique (Belle & Sebastian, notamment) comme Gulf Stream, les chansons lyriques et autrefois banquise de Motorama ont gagné des couleurs aux joues, des sourires aux lèvres. Nettement moins sous l’emprise de Joy Division, elles visitent aujourd’hui les pays satellites les plus ensoleillés de la cold-wave, des Chameleons à Modern English. Visiblement, sur leur Calendar, ce n’est plus janvier.
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