En août dernier, on s’attendait à découvrir à New York un East Village en liesse où, pour fêter le retour au bercail des New York Dolls, le moindre arbrisseau serait déguisé en sapin de Noël. Si, dans les rues, la réalité s’avéra légèrement plus prosaïque, les boules carmin et guirlandes dorées étaient bien sur scène […]
En août dernier, on s’attendait à découvrir à New York un East Village en liesse où, pour fêter le retour au bercail des New York Dolls, le moindre arbrisseau serait déguisé en sapin de Noël. Si, dans les rues, la réalité s’avéra légèrement plus prosaïque, les boules carmin et guirlandes dorées étaient bien sur scène au rendez-vous ? dans les chansons chamarrées où elles prirent résidence en 1972. Car, avec leurs chœurs perchés sur platform-boots, leurs ponts pailletés et leurs couplets relevés de khôl, les bombinettes des Dolls mirent autant de glitter dans leurs refrains que de rasoirs dans leurs guitares. Tirées à quatre épingles, et d’une hibernation de trente ans, ces bourrasques bambocheuses sont aujourd’hui accueillies à bras ouverts par un rock’n’roll qu’elles ont tant contribué à modifier.
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Pour l’enregistrement londonien de cet album, Gary Powell (des Libertines, un des nombreux descendants) hérite ? après Billy Murcia et Jerry Nolan ? de ce qui doit être l’un des métiers les plus périlleux du rock : batteur des New York Dolls. A la différence de leurs seules vraies rivales ? écloses dans la discographie du Velvet et des Stooges ?, les chansons sleazy ici ressuscitées n’ont jamais été réduites à tapiner sur des kyrielles de live et, même privées de Johnny Thunders, restent foudroyantes. David Johansen ayant préféré endiabler durant vingt ans bacchanales jazz et bamboches latino, les retrouvailles entre ce songwriter sous estimé et sa progéniture prodigue restituent à l’asphalte new-yorkais les fragrances de stupre et de soufre dont deux décennies de politique hygiéniste croyaient l’avoir définitivement débarrassé.
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