Austère et minéral, le nouveau challenge sonore d’un Allemand multipistes. Critique et écoute.
Moritz von Oswald n’est pas le musicien le plus facile à suivre. En cause, l’éparpillement raisonné dont sa création fait l’objet depuis la fin des années 80 sous des signatures changeantes. Qu’il officie en tant que Basic Channel, Maurizio ou Rhythm & Sound (avec son compère berlinois Mark Ernestus), cet arrière-arrière-petit-fils du comte von Bismark n’a jamais fait preuve d’atavisme en matière de blitzkrieg. Etranger à toute stratégie, cet inventeur d’une techno dub minimaliste reste depuis trente ans absorbé par les possibles interactions qu’offrent le rythme et l’espace sonore.
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En cela plus proche du Brian Eno Ambient que de Giorgio Moroder, ce cinquième album du trio portant son nom ne modifiera en rien le cours souterrain de sa carrière. Une pierre dans son jardin ? Peut-être. Mais si le jardin semble aride, la pierre, elle, est précieuse, lunaire même, portant plus de mystères que d’évidences. Objet musical spectral, dont la lecture s’apparente à celle de huit “diagrammes sonores” qui suivent la réponse fréquentielle d’un système en boucle fermée, ce disque devient carrément fascinant avec la présence de Tony Allen, dont les fûts de batterie sonnent comme le sursaut d’une vie organique dans un monde revenu à l’état minéral.
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