Electros et pychédéliques, les pièces montées d’un jeune Américain
Si la crise économique d’un pays se mesure à travers la pop chimérique qu’il s’offre en ultime issue de secours, alors les Etats-Unis sont au plus mal. Et la scène, au mieux. De Mixel Pixel à Yeasayer on ne compte plus les chansons utopiques, irréelles qui, depuis des années, dénichent dans le cœur fragile de vieux synthétiseurs un psychédélisme extravagant, fleuri et touffu. Comme souvent désormais avec ces albums symphoniques, siphonnés, patiemment bâtis en milliers de couches, Moondagger est l’œuvre d’un homme seul avec ses lunettes, son incompétence sociale, ses machines et ses ambitions de démiurge. Et on ne s’étonne pas que Randolph Chabot vienne de Detroit, l’une des villes les plus maltraitées par la crise : il y a dans cette euphorie, ces frasques, ces montages bariolés l’énergie du désespoir, une course en avant à la vitesse du pur sang au galop. Et qu’importe alors si Deastro sonne parfois comme le fils monstrueux de Daniel Johnston, Pulp et A-Ha : il y a dans son électro-pop une fulgurance, une urgence qui dit tout haut à quel point chanter le cœur léger et les pieds loin du sol est ici un mode de survie.
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