Cousin toulousain de Air ou de Brian Eno, producteur de génie de rêves ouatés, le brillant Mondkopf est l’auteur de l’un des plus beaux albums de l’année. Il nous en offre un morceau en téléchargement et nous a concocté un mix exclusif de 45 minutes, en écoute ici-même.
First Light : en écoute et téléchargement à cette adresse
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Some Nights It’s a Good Thing to Sleep -mix
01 Somfay – Brave Late Fade
02 Rone – Bora Vocal [Feat. Alain Damasio]
03 Oasis – Oasis Thirteen
06 Love Supreme – Splash Monkey
07 Kelpe – Whirlwound
08 Liars – It Fit When I Was A Kid
09 Bibio – Cry! Baby!
10 Boards Of Canada – Music Is Math
11 Tangerine Dream – Love On A Real Train
12 Wim Mertens – struggle for pleasure
13 Gavin Bryars – Tramp with Orchestra I (string quartet)
[attachment id=298]Dans le civil, le jeune Toulousain Paul Régimbeau se déplace principalement en skate-board. On ignorait que ces engins volaient aussi haut, loin du plancher des vaches, atteignant une voluptueuse apesanteur qu’aucun électronicien français n’avait visitée depuis les premiers pas, élastiques et joueurs, d’Air. Si l’on devait établir un jour un hit-parade des musiques que les artistes – cinéastes, plasticiens, écrivains… – écoutent en travaillant, on ne serait justement pas surpris d’y retrouver, en haute estime, les travaux des deux Versaillais, juste derrière Brian Eno, intouchable. Souvent citée en référence comme puissant stimulus intellectuel ou simple clé des champs du rêve, la musique plane d’Eno irrigue ainsi notre société en profondeur, petite mère de tant d’instants de paix, de plénitude, de zénitude.
Dans vingt ans, quand on demandera aux chercheurs du CNRS et auteurs de science-fiction au son de quels musiciens ils envisagent d’autres mondes, ils répondront sans doute, la bouche en coeur, Mondkopf, l’un des disciples d’Eno les plus imposants apparus en ce siècle des lumières noires. Car elle a beau être moins ambient dans son épure, plus pop dans son déroulé gracile, l’electro de Mondkopf a bien retenu les fantastiques leçons de soustractions d’Eno, laissant parfois les mélodies au bord du silence, les harmonies à deux doigts de l’extinction. Dance-music pour scaphandre lunaire et sautillements ralentis, Galaxy of Nowhere invite à la dérive, à l’évasion, au repos liquide des corps et à la convulsion des imaginations, à la profusion des films intérieurs.
Etonnant choc thermique entre le minimalisme des sons et le maximalisme des propositions, entre l’abandon et un prodigieux allant, cet album où se bousculent RZA et Moroder, Arvo Pärt et Aphex Twin est un traître à toutes les tribus electro, des hédonistes aux ascétiques. Allié de tous mais fidèle à aucun dogme ni à aucune religion, ce grand homme sur sa planche à roulettes peut ainsi démarrer une chanson (car ces symphonies éthérées/dératées restent des chansons farouchement pop) dans une forêt de cordes inquiètes à la Sigur Rós pour la finir hilare sur le dance-floor extatique de Vitalic. Cosmique et solitaire – Galaxy of Nowhere, donc.
Album : Galaxy of Nowhere (Asphalt Duchess/Discograph)
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