La pop acoustique de Natalia Doco, du jazz à Lagos avec Somi et le Brésil africain de Bixiga 70, c’est le tour du monde musical proposé par Louis-Julien Nicolaou.
Somi, jazz à Lagos
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Née aux Etats-Unis de parents rwandais et ougandais, Somi est partie chercher l’inspiration de son dernier album à Lagos, mégapole nigériane de 21 millions d’habitants où tout semble pouvoir arriver à chaque minute. Son impressionnante technique et sa voix pleine de soul y ont épousé les secousses de l’afrobeat et des rythmes yorubas. Pour autant, ce qui fait le chic de The Lagos Music Salon, c’est son refus de la “couleur locale”. L’héritière de Sarah Vaughan y revendique son africanité, mais sans quitter son domaine propre, le jazz, ce qui lui permet d’atteindre un bel équilibre et quelques sommets, dont Still Your Girl et Brown Round Things, enregistré avec l’extraordinaire trompettiste Ambrose Akinmusire.
Natalia Doco, une Argentine à Paris
Une jolie fille qui chante sa bohème en s’accompagnant d’une guitare, on nous a déjà fait le coup et pas qu’une fois. Pourquoi le charme opère-t-il avec Natalia Doco ? Sans doute parce que cette jeune Argentine a su trouver le bon équilibre entre tubes évidents (le reggae Freezing (In The Sun)), refrains indolents chauffés aux soleils mexicains et pop internationale (reprise réussie du And I Love Her des Beatles). Produit par Jacques Ehrhart (Henri Salvador, Camille, Mayra Andrade…), son premier album, Mucho Chino, est aussi fruité et judicieusement dosé qu’un cocktail auquel on goûterait moins pour l’ivresse que pour le simple rafraîchissement. A savourer, le 3 juillet, au Réservoir (Paris 11ème).
Le funk afro-brésilien de Bixiga 70
Vous reprendrez bien un peu de Brésil ? Non, vraiment ? Il serait pourtant dommage de passer à côté de celui, très africain, de Bixiga 70. En puisant dans l’afrobeat, l’ethio-jazz et l’afro-funk, la formation de São Paulo a donné du muscle et du mystère à ses instrumentaux, que l’on croirait tirés d’une bande-son des années 70 longtemps égarée dans les profondeurs amazoniennes. Comme tamisée par une gigantesque floraison tropicale, l’étrange clarté dans laquelle baigne Ocupai instaure une lente et durable fascination.
Le retour du Sierra Leone Refugee All Stars
Le Sierra Leone Refugee All Stars est né en Guinée, dans un de ces camps de fortune où se regroupaient les populations fuyant la guerre civile en Sierra Leone. Pour répondre au dénuement et à la souffrance, ses membres ont monté un répertoire engagé et festif mêlant reggae et traditions africaines. Grâce à quelques bonnes rencontres, le groupe s’est taillé en une dizaine d’années une renommée internationale. Dédié aux amis défunts, Libation ajoute une touche latine et acoustique à la recette originelle sans rien trahir de l’optimisme forcené professé par la formation.
Les chansons vagabondes de Zsuzsanna
Lourde de chagrins, de malédictions et d’errances solitaires, traversée de rayons ouvrant sur la beauté de la nature et l’éphémère chaleur des sentiments, la poésie sauvage de Zsuzsanna Várkonyi trouve sa source dans la langue et la tradition hongroises, mais se déploie aussi en anglais, en rom et en français. Empruntant au folk et au rock, Bánat, Vagabond Songs la restitue dans son plus bel écrin, la voix légèrement nasillarde, traînante, forte et lasse à la fois de Zsuzsanna. A écouter le 26 juin, au Studio de l’Ermitage.
Les Balkans labyrinthiques de Bey.Ler.Bey
Dessins énigmatiques, poésie hermétique, brèves séquences musicales enchâssées les unes dans les autres, Mauvais Œil de Bey.Ler.Bey (expression turque qui signifie « Chef des chefs ») est un objet déroutant qu’il serait vain d’explorer en s’en remettant à son bon vieux cartésianisme. En toute sobriété, le trio (clarinette, accordéon et percussions) expérimente des combinaisons variées pour effleurer sans jamais vraiment les dire, les Balkans, ou du moins une certaine idée labyrinthique de leur imaginaire. A découvrir le 25 juin, à l’Olympic (Paris XVIIIe).
Djé Balèti, rock de toutes les origines
Le premier album de Djé Balèti ressemble à une petite planète que l’on aurait secouée en tous sens jusqu’à en brouiller le moindre repère culturel ou géographique. Du blues touareg à la tarantelle italienne, des musiques caribéennes au folk nissart, le trio toulousain emprunte à tous les styles pour ne se concentrer que sur le sien, rock de toutes les origines qui mêle le français et l’occitan dans un bal populaire chaleureux et bariolé.
L’agenda des concerts
Du 28 juin au 13 juillet, le Festival Rhizomes propose une série de concerts gratuits dans les jardins du XVIIIe arrondissement. On pourra y retrouver notamment Mamar Kassey, Du Bartàs, Nathalie Natiembé, Akalé Wubé et Ezza. Oy investit la Boule Noire le 26 juin. Le 3 juillet, Lucky Peterson présentera au Théâtre de l’Europe son très bon Son of a Bluesman. Du 29 juin au 6 juillet se tient le Festival de Jazz de la Défense, avec la participation de la très prometteuse Daptone Super Soul Revue (Sharon Jones, Charles Bradley, Antibalas, The Sugarman 3), de l’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, du Staff Benda Bilili et d’Ambrose Akinmusire. Enfin, le Festival All Stars du New Morning débute le 2 juillet avec un concert du grand chanteur cubain Issac Delgado, suivi le lendemain d’une prestation du New York Ska-Jazz Ensemble.
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