Moins accompli et jubilatoire que les précédents, le Romano nouveau vaut quand même un coup de chapeau.
Il faudrait que ça se sache un peu : Daniel Romano est un trésor caché du rock. Peut-être que ça n’en touchera pas une aux fans du businessman Booba ou du produit de synthèse Beyoncé, mais le Canadien de l’Ontario a carrossé parmi les plus beaux album country mélancolico-laidback depuis des lustres du côté de Merle Haggard et de Gram Parsons, dans le plus pur style “ma meuf m’a largué, je chiale dans ma bière et le tabouret du bar est ma maison” (Come Cry with Me), suivi d’une merveille d’exercice de style dylanien miroitant parfois vers Lee Hazlewood et Leonard Cohen (Mosey).
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Avec ses divers styles et défroques, un coup Stetson et rouflaques, un coup crinière Blonde on Blonde, on pourrait prendre Romano pour le Laurent Gerra du rock sauf que le gars est trop habité et dégoulinant de talent pour être réduit à un simple membre du gang des pastiches.
https://www.youtube.com/watch?v=RuM712sds8U
L’ennui, c’est qu’on vous fait l’article pour son album le moins accompli. Modern Pressure a le son qui claque, avec guitares qui cisaillent et grandes louches d’orgue Hammond, la voix nasille à souhait, des grumeaux d’arrangements bizarres tranchent dans le classicisme rock, selon une idée générale qui serait “un disque de Dylan joué par les Stones d’Exile et produit par le George Martin de Sgt. Pepper”. Pas mal mais il manque une pièce dans l’équation : les chansons. Loin d’être nazes, elles sont un peu justes question inspiration, mélodies mémorables ou gimmicks saillants. Ramage et plumage restent superbement lustrés mais le fromage manque cette fois un peu de caractère.
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