Sous l’impulsion d’un sorcier digital comme l’Américain Timbaland, responsable du magnifique écrin disposé autour de la voix d’Aaliyah, la soul a considérablement rajeuni. Maintenant que le R n’B est devenu un laboratoire des plus passionnants, on serait enclin à voir le futur des musiques noires uniquement à travers le prisme de l’innovation. A contre-courant de […]
Sous l’impulsion d’un sorcier digital comme l’Américain Timbaland, responsable du magnifique écrin disposé autour de la voix d’Aaliyah, la soul a considérablement rajeuni. Maintenant que le R n’B est devenu un laboratoire des plus passionnants, on serait enclin à voir le futur des musiques noires uniquement à travers le prisme de l’innovation. A contre-courant de cette surenchère futuriste, l’Anglais Dominic Jacobson (alias Modaji) prouve que, pour une fois, la demi-mesure peut se révéler profitable. « Je n’ai aucune envie d’ébaucher la soul du troisième millénaire, je préfère opter pour le classicisme. C’est le seul moyen de ne pas être démodé. » Prudent, il a donc choisi de rester entre deux eaux : d’un côté, il rend hommage à Quincy Jones et Stevie Wonder ; de l’autre, il désire prolonger les expériences d’artificiers house tels que les Masters At Work ou Lil’Louis. Sur son album, la beauté sereine de Shook up ou de Outside from the inside côtoie ainsi le groove plus heurté de Sanctuary ou de Fuel for ire. Portée sur les voix sensuelles, la soul de Modaji rechigne à saigner à cœur ouvert. Alors que la scène dance anglaise continue de se nourrir de l’éphémère, Modaji vise la pérennité.