Avec Mobilize, nouvel album dont il a assuré du sol au plafond la confection, Phillips s’improvise pour l’occasion homme orchestre et producteur. Seule chose déléguée sur le disque : la programmation des batteries électroniques. Malheureusement, ce sont souvent elles qui gâtent, à grands coups de massue digitale, l’équilibre minutieux des chansons et la tempérance générale […]
Avec Mobilize, nouvel album dont il a assuré du sol au plafond la confection, Phillips s’improvise pour l’occasion homme orchestre et producteur. Seule chose déléguée sur le disque : la programmation des batteries électroniques. Malheureusement, ce sont souvent elles qui gâtent, à grands coups de massue digitale, l’équilibre minutieux des chansons et la tempérance générale de l’album. A cette (grosse) faute de goût près, on retrouve avec un plaisir presque entier ce qui fit jadis la magie de Grant Lee Buffalo, à commencer par ce titre d’ouverture, See America, qui n’est pas sans évoquer l’amplitude émotionnelle qui parcourait l’échine de Fuzzy dix ans plus tôt. Après une telle gifle, on redoute que les onze autres morceaux ne soient que d’aimables soufflets, ce qui est partiellement le cas. Moins centré sur l’axe folk-rock échevelé de sa jeunesse, Grant-Lee Phillips tâtonne ici d’à peu près tous les registres, de la pop grand format à la parodie outrée du Bowie new wave de Lodger (We all get the taste), avec parfois quelques dérapages chez U2 pas nécessairement bienvenus. Le final, constitué de deux capiteuses ballades enchaînées, replace la barre au même niveau qu’au départ et laisse regretter les trous d’airs traversés.
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