Le leader des déjà oubliés Clap Your Hands Say Yeah en solo en Louisiane.
Délaissant Clap Your Hands Say Yeah et une hype mort-née, Alec Ounsworth visite La Nouvelle-Orléans en excellente compagnie d’ancêtres – George Porter Jr, bassiste emblématique des Meters, ou le producteur Steve Berlin (Los Lobos). Même si l’on évite grandement la carte postale, et jusque dans le caractère éclectiquedes chansons (dont l’illustration la plus parfaite reste une Holy, Holy, Holy Moses suintante et décharnée à souhait), la ville reste présente tout au long de sessions brinquebalantes, heurtées et suaves tout à la fois. Pour la première fois de sa brève carrière, Ounsworth, qui a manifestement ressenti l’appel du bayou, confronte sa voix de tête innervée à un accompagnement massif et charnel. Et réalise un délicat équilibre entre sa frénésie naturelle et l’épaisseur de son propos.
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Il faut entendre son organe batailler face à une section de cuivres, manifestement captée au fond d’un honky-tonk bar, pour comprendre à quel point le chanteur fait sien l’adage selon lequel la ville de Louisiane reste le meilleur endroit pour être dépressif. Le tout agissant in fine comme une synthèse improbable entre la tension de la new-wave, les ténèbres inhérentes à la soul sudiste et l’ombre portée de Tom Waits.
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