Aussi irrésistible que le précédent, le second volet de l’Édition Pierre Henry nous restitue deux musts : la Symphonie pour un homme seul et Le Livre des morts égyptien, agrémenté de l’inédit Investigations. Un demi-siècle après sa création, la Symphonie pour un homme seul ? cosignée avec Pierre Schaeffer, le 18 mars 1950 ?, revient […]
Aussi irrésistible que le précédent, le second volet de l’Édition Pierre Henry nous restitue deux musts : la Symphonie pour un homme seul et Le Livre des morts égyptien, agrémenté de l’inédit Investigations. Un demi-siècle après sa création, la Symphonie pour un homme seul ? cosignée avec Pierre Schaeffer, le 18 mars 1950 ?, revient en force nous chatouiller les oreilles de ses tendres et juvéniles bruits, nés des balbutiements de la Musique concrète. Rituelle et mystérieuse, cette Symphonie jubilatoire demeure encore aujourd’hui l’écho pyrotechnique d’une vie au rythme modifié : accélérés ou ralentis sur leur sillon fermé, les bruits changent et se parent de nouveaux habits. Pierre S. et Pierre M. s’y révèlent grands manitous de l’Ordre du travestissement auriculaire et du trémolo trébuchant. Satie aurait aimé. Près de quarante ans plus tard, dans Le Livre des morts égyptien (1988), une armada de sons microscopiques amplifiés, déphasés et brisés y roulent à une vitesse folle sur une autoroute souterraine, de plus en plus complexe et noire. C’est la face sombre et cachée du compositeur, pris dans les fils de son théâtre tout électrifié d’une « écriture volontairement abstraite »(P. H.), bataillant ferme contre l’inhumain du matériau afin de recréer un « rituel/décor possédant une architecture propre, avec le haut, le bas, la profondeur.»
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