Le retour des glorieux pionniers de la pop néo-zélandaise : intacts.
Il y a quelques mois, le label allemand Morr Music se lançait dans un projet cocasse : proposer à ses principales ouailles electro-folk rêvasseuses et utopistes de reprendre une chanson de pop néo-zélandaise des années 80. A cette époque lointaine, c’était le label Flying Nun qui, aux antipodes, canalisait benoîtement cette merveilleuse insurrection, couvant une des plus singulières micro-scènes de l’histoire de la pop : à la fois bucolique et tendue, rurale et urbaine, héritière du Velvet et des Byrds mais aussi de Joy Division et de Television.
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Aujourd’hui, Morr récupère l’un des groupes fondateurs de cette dynastie, les légendaires The Clean, inventeurs dans la foulée du punk de ce psychédélisme écorché vif, répétitif jusqu’à la folie : un bonheur. Pour fêter ses trente années d’activité, The Clean fait son bilan : ses obsessions adolescentes, indemnes, se sont enrichies lors d’une longue quête de sonorités moins urgentes, plus lointaines, du folk anglais aux guitares africaines. Mais le coeur de The Clean, métronome martial, continue de faire marcher au pas ce psychédélisme plaintif, organique, toujours partisan du peu, du sec, inspiré comme aux meilleurs jours sur l’obsédant Are You Really on Drugs? (ben voyons…) ou le tourneboulant Tensile. Le pire est que la nostalgie n’est même pas conviée à ces menus plaisirs : entendre le rock revenir à cette taille humaine, humble et sensible suffit déjà en soi.
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