On rêve d’un concert des Hidden Cameras aux prochaines JMJ de Jean-Paul II, d’une intrusion virale du mauvais esprit des Canadiens dans la mièvrerie guimauve. Soudain, un océan de jeunes filles abandonneraient leur pureté virginale, une armée d’adolescents prendraient conscience de leur sexualité bestiale. Soudain, des vagues de fornication insensées submergeraient les cardinaux. Nettement plus […]
On rêve d’un concert des Hidden Cameras aux prochaines JMJ de Jean-Paul II, d’une intrusion virale du mauvais esprit des Canadiens dans la mièvrerie guimauve. Soudain, un océan de jeunes filles abandonneraient leur pureté virginale, une armée d’adolescents prendraient conscience de leur sexualité bestiale. Soudain, des vagues de fornication insensées submergeraient les cardinaux. Nettement plus trash qu’un set de Belle & Sebastian. Car la symphonie adolescente pour Dieu des Hidden Cameras n’a rien d’angélique : si le groupe de Joel Gibb joue régulièrement sa « gay church folk music » dans les églises ? concerts souvent hautement conceptuels ?, c’est aux dépens de saint Pierre, qui tire la tronche, et de Dieu lui-même, qui s’arrache la barbe. La Sœur Grimace Joel Gibb et ses apôtres ne sont pas des enfants de chœur, plutôt des prêtres défroqués psalmodiant des contes sombres et (homo)sexuellement explicites de sexe raté, de golden showers, de débâcles sentimentales.
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Proche du premier album The Smell Of Our Own, Mississauga Goddam rappelle parfois les souffles divins du Polyphonic Spree ou les fines dentelles des Magnetic Fields, pris dans l’écho d’un immense sanctuaire, inondés d’une lumière filtrée par d’hallucinants vitraux. La symphonie pop a des bases limpides comme l’eau bénite, mais Gibb et sa troupe l’habillent d’arrangements modernistes, cordes et trompettes en pagaille. Cette cathédrale semble avoir été conçue par la sorcière d’Hansel et Gretel, tout en sucre d’orge, nougat et pain d’épice : attention, en cas de consommation immodérée, aux crises de foi.
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