Retour des doux anglais excentriques, tombés du cosmos en pleine mer. Critique et écoute.
Décidément, les titres d’albums de ces farfelus Anglais ne mentent pas sur le contenu : un précédent s’appelait I Sit at Open Windows et effectivement, le duo semblait émerveillé à la fenêtre, les yeux rouges et vagues, contemplant avec félicité un convoi d’éléphants roses – et même des noirs, tant ce folk psychédélique faisait parfois un peu peur. Et avec Lost at Sea, on le retrouve ainsi totalement largué, perdu en mer – mais elle est d’huile. Pour tromper l’ennui, le duo sort des guitares électriques foldingues pour draguer les sirènes, fait du surf sur le vague à l’âme, enseigne des chansons d’Eels aux perroquets bariolés, se souvient du folklore des tavernes en sifflant du rhum de contrebande. Cette fois, la croisière s’amuse, quitte à virer, sur l’étonnant Broken Radio par exemple, dans une folie furieuse, un grotesque effréné. L’isolement, sans doute.