L’exercice du piano solo est un révélateur sans merci pour un pianiste de jazz. Certains s’y essaient tôt, pour passer sur la fougue, l’énergie de la première fois. Plus le temps passe, plus l’exigence s’accroît et s’accompagne d’une forme de quête d’excellence encombrante. Jacky Terrasson a beaucoup joué avec les autres, en side-man ou en […]
L’exercice du piano solo est un révélateur sans merci pour un pianiste de jazz. Certains s’y essaient tôt, pour passer sur la fougue, l’énergie de la première fois. Plus le temps passe, plus l’exigence s’accroît et s’accompagne d’une forme de quête d’excellence encombrante. Jacky Terrasson a beaucoup joué avec les autres, en side-man ou en leader. Assez pour gagner, au fil du temps, une qualité d’écoute et une expression suffisamment riches pour se lancer sereinement.
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Formé en Amérique où il est passé par le prestigieux Berklee College of Music de Boston, Jacky Terrasson a attiré l’attention en remportant, en 1993, le prix Thelonious Monk. Il a ensuite accompagné la chanteuse Betty Carter, puis plus tard l’immense Jimmy Scott. Dans les années 90, il a su trouver avec son trio d’alors (Leon Parker à la batterie, Ugonna Okegwo à la basse) une voie originale, percussive et décalée. Ses derniers albums l’ont vu reprendre le patrimoine national sur A Paris’, des standards sur Smile.
Son nouvel album en solo concilie la technicité et l’esprit d’ouverture qui le caractérisent depuis le début. Son interprétation de Caravan (Ellington) tournoie autour du thème, le travaille de façon ludique, chantante. C’est sans doute le trait le plus évident du style Terrasson, ce côté juvénile, ces phrases qui ricochent et s’amusent en chemin. Ses reprises du You’ve Got a Friend de Carole King ou d’Everything Happens to Me de Sinatra, comme ses propres compositions, appuient cette idée d’un musicien aguerri et épanoui. Pour un dixième album léger et dense de bout en bout.
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