De la pochette reproduisant une nouvelle fois une peinture du glorieux vétéran Futura 2000 au son basique et minimal, rien n’a changé dans l’univers de DJ Krush. Pas de compromis ni de concession de la part du producteur japonais, qui ne risque pas de tomber dans les clichés ou de finir, victime de […]
De la pochette reproduisant une nouvelle fois une peinture du glorieux vétéran Futura 2000 au son basique et minimal, rien n’a changé dans l’univers de DJ Krush. Pas de compromis ni de concession de la part du producteur japonais, qui ne risque pas de tomber dans les clichés ou de finir, victime de la mode, sur le carreau clinique de l’hôpital des grands récupérés.
Pur et digne : telle semble être la définition du hip-hop qu’il perpétue. Sa musique ressemble à une science exacte, où chaque élément est à la place qui lui convient, interdite de décoration tape-à-l’œil. Une rythmique carrée et puissante, des samples réduits quelques notes de piano le plus souvent , des scratches jamais ramenards : Milight, assené avec la force d’une démonstration, prouve l’évidence de sa formule, concise et efficace. Le virtuose nippon, régnant en maître sur le royaume de l’abstract- hip-hop avec son compagnon de label DJ Shadow, poursuit son chemin sereinement. La concurrence se situant très loin, aucune surprise à ce qu’il continue de creuser son propre sillon, intensifiant la profondeur de son travail. Mais s’il préfère les climats sombres et épurés, l’erreur consisterait à le considérer comme un janséniste du beat, visant l’austérité en plus de la postérité. Depuis son dernier album Meiso, Krush a décidé d’ouvrir en grand les portes de son studio, y apportant de l’air frais en multipliant les collaborations. Il reconduit cette année la formule, conviant une dizaine d’invités, dont il essaie de tirer le meilleur. Lui qui excelle dans le dépouillement et dont le meilleur instrument est le silence se frotte ainsi au flux de plusieurs rappers : Tragedy, Rino ou Finsta Bundy. Dans tous les cas, l’exercice est réussi, aboutissant à des titres à l’urbanisme convaincant. Le plus à l’aise s’avère néanmoins Mos Def, dont le débit ludique fait merveille sur l’enjoué Light (can you see it). Du côté des voisins de platines, Hitotsu no mirai donne lieu à un époustouflant passage de relais avec trois DJ’s japonais de Kemuri Production, alors que Le Temps, magnifique de mélancolie, bénéficie des services de DJ Cam. Mais l’estocade sera donnée en fin de parcours par deux chanteuses. Eri Ohno transforme le Mind games de Lennon en soul moderne et Deborah Anderson, célèbre pour sa participation au Feel the sunshine d’Alex Reece, cosigne Skin against skin, titre sensuel et à fleur de peau.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}