La variété italienne revue et corrigée par le charme du touche-à-tout Mike Patton : critique et écoute intégrale.
Un long séjour en Italie aura éveillé il y a quelques années le touche-à-tout Mike Patton (Faith No More, Fantomas, Mr. Bungle…) aux fluides suaves des chansons populaires qui accompagnèrent la dolce vita des années 50 et 60.
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Promis depuis dix ans, cet album où Patton s’approprie ce pétaradant juke-box arrive enfin, notre casse-cou embarquant pour l’occasion à bord d’un orchestre de soixante musiciens. Chantées dans leur langue originale par un Patton qui revêt sans en exploser les coutures un smoking de crooner napolitain, ces chansons conservent leur teint acidulé d’origine, à peine rectifié par de légères contusions sonores.
Mais l’idée est ici plus volontiers de révéler un répertoire oublié plutôt que d’en dynamiter les contours. Une seule fois, sur Urlo negro, Patton lâche une gueulante dont il a le secret, mais il s’agit d’une reprise d’un groupe garage italien, The Blackmen, déjà bien siphonnée au départ. Sinon, il reproduit avec le tact nécessaire le génial Deep down d’Ennio Morricone, tiré de la BO du navet pop Danger: Diabolik!
Pour ceux qui connaissent déjà les originaux de Gino Paoli, Fred Buscaglione ou Gianni Morandi, l’exercice pourra apparaître un peu vain. Pour la majorité, qui n’a jamais entendu parler de ces merveilles pétulantes, entre jazz twisté et pop tourneboulée, ce rappel des faits salutaire pourrait faire office de révélation.
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