Avec 40 °C de fièvre et un loup dans la gorge, Jon Spencer fait aimer la grippe A.
On ignore ce qui est passé par la tête de Jon Spencer quand il a donné des titres à ses nouvelles chansons : “Mignon Petit Oiseau”, “(Parfois tu dois être) douce”, ou encore “Dans mon coeur”. On a d’abord redouté le pire – qu’il ait viré mollasson tiédasse et miaule son amour.
C’est donc avec un certain soulagement qu’on retrouve les charbons ardents intacts de Heavy Trash, duo rockabilly formé avec le passionnant Matt Verta-Ray. Aussi fougueux que leurs deux premiers albums, Midnight Soul Serenade s’autorise quelques promenades crépusculaires pour calmer le loup-garou, provisoirement. Même déguisé en crooner, Jon Spencer ne peut contenir cette flamme rock’n’roll qui lui donne un air de prêcheur possédé par le démon depuis une vingtaine d’années, bien avant que le rock vintage redevienne une mode que la publicité est en train de faire virer au vaudeville.