Quelques mois avant que ne paraisse le successeur du sublime The Trials of Van Occupanther, Tim Smith et Eric Pulido étaient à Paris pour présenter leur nouvelle collection résolument automne-hiver, le beau The Courage of others. Interview.
Le groupe existe maintenant depuis dix ans, avez-vous l’impression d’avoir accompli une partie du chemin que vous vous étiez fixé au départ ?
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Tim : Si nous avions pu nous transporter dans le futur il y a dix ans et écouter la musique que l’on fait aujourd’hui, nous aurions sans doute éprouvé un grande fierté, car nous n’avions pas d’idée précise de la tournure que prendraient les évènement. Mais de notre point de vue d’aujourd’hui, nous ne sommes jamais vraiment satisfaits de nos disques. Nous avons toujours le sentiment que nous ne sommes pas allés assez loin, que les chansons et la production auraient pu être meilleures. C’est ce qui nous stimule pour avancer. L’accueil de The Trials of Van Occupanther fut tellement exceptionnel que si nous avions pris tous ces compliments sans nous remettre en question, nous n’aurions jamais trouvé la force d’écrire à nouveau. Ce qui est certain, ce que nous jouons la musique qui convient le mieux à nos personnalités. Au début, avant même le premier album, nous avions un manager très ambitieux qui voyait en nous les futurs Radiohead. C’était un peu le crédo de l’époque : tout le monde voulait devenir les nouveaux Radiohead. Nous avons même tenté des coiffures qui en témoignent (rires), mais nous n’étions pas configurés pour ce genre de compétition.
Vous êtes apparus au début d’une décennie qui se termine, comment jugez-vous la musique des années 00 ?
Eric : C’est une bonne chose que la musique soit désormais un territoire très étendu où les questions de styles sont remises en question. Il y a des choses qui bougent un peu partout et des médias nouveaux pour les relayer, ce qui est vraiment une avancée énorme par rapport aux années où la plupart des musiques dites marginales avaient le plus grand mal à se faire connaître. Les mauvais côtés d’Internet sont largement compensés par le fait qu’un groupe peut aujourd’hui établir un lien direct avec les gens et c’est quelque chose qui nous a beaucoup aidé.
Vous avez fait des featurings sur les disques de groupe aussi différents que les Chemical Brothers ou Flaming Lips, que retenez-vous de ces escapades ?
Tim : J’étais assez étonné que les Chemical Brothers me sollicite (sur The Pills won’t help you now en 2007 NDR). Je n’avais jamais écouté leur musique, c’est un ami qui a du me prêter un album avant que je ne donne ma réponse. Nous ne nous sommes jamais rencontrés, tout s’est passé par échanges de mails, un autre signe des temps, mais le résultat était vraiment bien. Et, soyons franc, cela m’a permis de payer mon loyer plus confortablement. Pour les Flaming Lips, c’était une collaboration plus naturelle, nous appartenons à la même famille élargie du rock indé américain, il y a forcément des échanges entre nous, même si en ce qui nous concerne nous n’invitons jamais personnes sur nos disques. Il faut dire que Nick Drake n’est jamais libre (rires).
Album : The Courage of Others (Bella Union/Coopperative/Pias)
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