A l’occasion de la sortie de leur troisième album, Tu vas pas mourir de rire, entretien avec Mickey 3D. En prime le très beau clip de Respire en Real Video.
Dans quelles conditions avez-vous conçu votre troisième album ?
Michael : C’était l’an dernier. Après une longue tournée harassante, on avait envie de se poser pour faire un disque. Contrairement aux précédents, enregistrés à la va-vite, nous voulions que Tu vas pas mourir de rire soit fait sur le long terme. On est donc parti s’isoler dans ma maison de campagne au printemps dernier pour travailler les morceaux et on l’a enregistré dans le studio d’un copain à Ecotay-Loslme jusqu’en octobre.
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Pourquoi Ecotay-Loslme et pas Paris ?
Aurélien : Tout simplement parce que nous habitons la région. Nous n’avions donc aucune raison de le faire ailleurs. Si on n’avait rien en dehors de Mickey 3D, on monterait à Paris mais ce n’est pas le cas. On ne sacrifiera jamais notre vie pour une carrière musicale.
Michael : En plus, les studios parisiens coûtent extrêmement cher et obligent les musiciens à se presser. On préférait prendre le temps de réfléchir sur les chansons, les arrangements’
Vous avez pourtant signé chez Virgin en 1999 ?
Aurélien : Et alors ? Il n’y a pas que Paris dans la vie ! Maintenant avec Internet, on peut très bien travailler à distance. C’est comme si on était dans le même bureau que notre directeur artistique sauf qu’on a l’espace, la liberté, nos amis, nos familles’
Mistigri Torture, votre premier album, était auto-produit Avez-vous l’impression d’être moins autonomes depuis que vous êtes sur une major ?
Michael : Pas du tout. Quand on a été contactés par Virgin, on leur a directement annoncé la couleur : « Faites gaffe, nous sommes un peu des sauvages, nous avons l’habitude de faire tout nous même et si vous nous signez, il faut que vous acceptiez ça ».
Comment définiriez-vous Tu vas pas mourir de rire ?
Michael : Comme disait la chanteuse d’Autour de Lucie, c’est le disque de la maturité avec des textes sublimes sur une musique originale. Non, non, je rigole ! On le considère comme notre troisième, donc un peu plus abouti, un peu plus fourni et plus cohérent que les deux autres. Pour une fois, on a pris le temps de revenir en arrière. Certains morceaux étaient hyper rapides et à la fin, ça donnait une valse.
Les textes semblent un peu moins politisés que par le passé. L’écologie a remplacé le discours anti-FN’
Michael : Au départ, j’avais envie de faire des textes un peu plus légers. Mais j’ai commencé à les écrire entre le 11 septembre et les élections. Je parle d’un harki rejeté par la société française, de notre manière de pourrir la planète, de la guerre En fait, je n’aime pas trop expliquer mes textes, c’est pour ça que j’ai toujours détesté le Français au lycée.
De quels disques vous êtes vous inspirés pendant l’enregistrement de ce nouveau disque ?
Aurélien : Turin Brakes et Kings of Convenience pour leur son folk très simple mais surtout le dernier Notwist que je considère comme l’album de l’année car c’est du bricolage intégral.
Michael : J’ai surtout écouté des vieux trucs des 60’s comme les Kinks, les Beatles, Gainsbourg Dominique A aussi
Dominique A fait partie de vos influences’.
Michael : Ado, j’écoutais Cure, Depeche Mode. Avec mon ancien groupe 3DK, on était à fond Sonic Youth, Nirvana Après dix ans d’anglais violent, je me suis mis à écouter Dominique A, Miossec avant de revenir en arrière et de découvrir Barbara, Brassens, Brel’
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Michael : Il y a dix ans, je traînais avec Greg, le grand-père de Jojo (Aurélien) parce que je suis le plus vieux. J’ai 32 ans, lui, il en a 24 et Najah 25. On était deux groupes de rock au village et on n’avait pas de local alors on a crée une association. Après mon bac, j’ai fait l’armée, un peu de fac d’histoire et j’ai bossé comme pion pour essayer de vivre de ma musique. Histoire de voir jusqu’où je pouvais aller et ne pas avoir de regret à 40 ou 50 ans, du genre merde j’ai raté ma vocation. Jojo m a dit qu’il était au chômage et que ça l’intéressait de m accompagner à la batterie dans les cafés et les bars du coin.
Aurélien : J’avais commencé un BEP pépiniériste mais j’ai arrêté car je n’avais pas trop envie d’être dehors par moins 10° à arracher des arbres. J’ai donc organisé des one-man shows pour les gamins avant de rejoindre Mickey (Michael).
Najah : Moi, je suis arrivé pour le deuxième album, La Trêve. J’avais fait des études de musicologie et j’en avais marre. Jouer dans un groupe représentait une expérience inédite pour moi car j’ai toujours fait du piano seule.
Quelle est la clé du succès de Mickey 3D ?
Michael : On nous a beaucoup aidé. Un jour, un ami d’une radio locale avait notre disque sous le bras et rejoignait Louise Attaque en studio. Ils ont beaucoup aimé, ils sont venus nous voir en concert et nous ont proposé de les accompagner en tournée. Les magazines nous ont écrit de bonnes critiques et on a joué avec Dominique A et Yann Tiersen’ Tout est allé si vite, c’est fou !
Aujourd’hui, vous avez même fait la première partie de la dernière tournée de Renaud. C’est pas un peu ringard ?
Aurélien : Pas du tout. Renaud est un mec ultra-important dans la chanson française et il le restera. C’est un référent pour nous. En plus, il nous touche car il dit ce qu’il pense et sait émouvoir
Quel est le pire défaut et la meilleure qualité du groupe ?
Michael : Notre plus gros défaut et notre plus grande qualité, c’est que nous ne sommes pas professionnels.
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