Dans le cadre d’Enfantillages, festival de théâtre qui ne prend pas nos gosses pour des attardés mentaux et nous permet de les accompagner avec joie : Il y a, de Michèle Guigon. L’univers de Michèle Guigon est fait d’une poésie et d’une tendresse au goût qui rappelle les bonbons à la violette de nos vieilles […]
Dans le cadre d’Enfantillages, festival de théâtre qui ne prend pas nos gosses pour des attardés mentaux et nous permet de les accompagner avec joie : Il y a, de Michèle Guigon. L’univers de Michèle Guigon est fait d’une poésie et d’une tendresse au goût qui rappelle les bonbons à la violette de nos vieilles tantes et nous fait nous balancer sur nos chaises au rythme d’un bal musette. Un anniversaire, une rencontre sur un banc public, la promenade du chien, autant de situations pour une suite de saynètes déclinées au son de l’accordéon ou du piano, dans le burlesque et l’absurde, comme dans les films de Buster Keaton. Marcel, Ghislaine, Robert et Simon trimbalent leur univers avec trois bricoles, une laisse, un petit piano, des chapeaux ou un violon. On les suit dans leurs ratages, leurs maladresses et leurs rêves, avec toujours cette sensation qu’ils nous rappellent quelqu’un. L’histoire se brouille un peu avec l’apparition de l’ancêtre musicien. On a l’impression que Michèle Guigon n’a pas assez cru à la force brute de ses personnages et c’est un peu dommage.
Le groupe Alis (Association lieux-images-sons) a travaillé un espace visuel en trompe-l’oeil et ombres chinoises, pas toujours efficace et peut-être pas assez étonnant pour prendre une vraie place.
Ceci n’empêche pas l’ancêtre en question d’être un excellent accordéoniste et que l’on sorte de ce spectacle en se sentant humain, profondément humain.
Au programme du festival également : L’Os, écrit et mis en scène par Ahmed Madani (lire la critique de Rapt dans Les Inrockuptibles n° 5), La Vraie vie d’Hector F., mise en scène de Stanislas Nordey, L’Emastille du bol bleu, mise en scène d’Antoine Caubet, Douce-amer, mise en scène de Brigitte Lallier Maisonneuve et Laurent Dupont ; les marionnettes de Pierre Blaise et la création musicale de Vasco Martins. Comme il n’est jamais trop tôt pour bien faire, sachez que, si vous avez des bambins dans les crèches de la Courneuve, de Bagnolet ou de Saint-Denis, ils sont d’ores et déjà fort heureusement condamnés à voir le spectacle L’Air et l’eau.
Véronique Klein
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