Dernier hommage au King of Pop avec ses fans, dans un café prés des Champs-Elysées.
Ils se sont donnés rendez-vous au Dogstar, à côté des Champs-Elysées, via Facebook. Une vingtaine de fans a réservé la salle dans ce bar Jackson-friendly qui a accepté d’accueillir la petite troupe en deuil. C’est le soir ou jamais pour sortir les T-shirts « I love Michael » et les gants blancs. Une jeune femme porte un brassard noir. Dès 17h30, les fans sont là, une vingtaine d’années en moyenne, nombreux. Les journalistes aussi, mi-incrédules mi-amusés. Sur l’écran géant, Itélé meuble en attendant le début de la cérémonie. Quincy Jones ne viendra pas.
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Les fans sont visiblement émus, mais acceptent de discuter. La plupart se sont rencontrés depuis le décès du chanteur, lors des rassemblements parisiens. On en reconnaît certains, croisés pendant une soirée danse-hommage au Trocadéro. Athi, 17 ans, se souvient de la première fois qu’il a entendu une chanson de son idole. « C’était Billie Jean, chez mon oncle. Je devais avoir 3 ans. »
« Moi quand j’avais cinq ou six ans, j’ai été terrorisée par Thriller », raconte Diana, 30 ans. « Du coup j’avais une mauvaise image de Michael Jackson, je ne l’aimais pas trop. Au collège ensuite, au moment de Dangerous, j’ai commencé à apprécier. » Diana est membre du fan-club MJ France depuis six ans. Elle ne voulait pas regarder la cérémonie de chez elle. « Je ne voulais pas être seule dans cette épreuve, parce que j’aurais craqué. »
Soudain, c’est la crise. Quelqu’un brandit la Une du journal A nous Paris, qui titre: « Michael Jackson, mort… vivant! ». Hurlements, insultes: « C’est de la merde!!! les enfoirés!!! il méritait pas ça ». « Il était devenu une sorte d’ami pour moi », confesse Athi. « C’est un événement historique. »
Au bout d’un moment, la salle est vraiment pleine. On ne pourrait plus glisser un CD de Michael entre les corps. Les caméras qui passent devant l’écran pour faire des images se font rabrouer. « Poussez-vous! On voit rien! » Une jeune femme joue les G.O et renvoie les nouveaux arrivants dans une autre salle, séparée par une vitre. « On va mettre les drapeaux sur le côté pour que tout le monde puisse voir. » Une cinquantaine de fans peuple le bar. Les serveuses ont l’air un peu fatiguées.
David, 35 ans, dirige une boîte d’événementiel. Il a essayé d’organiser une soirée au Palace, « avec 800 fans et 200 peoples dont Ophélie Winter. Mais ils m’ont planté au dernier moment ». Il est très remonté contre les autorités, qui n’ont pas prévu de rassemblement. « Paris est la seule capitale en Europe où rien n’a été organisé. J’ai appelé l’Hôtel de Ville, j’avais l’impression d’avoir affaire à une Poste de province. Ils ont refusé d’organiser quoi que ce soit, sans explication, alors que l’attente est là. »
Ségolène, 26 ans, dit aussi avoir appelé la mairie, et en désespoir de cause le Ministère de la culture. « Et dire qu’on dépense 500 000 euros sur nos impôts pour un concert gratuit de Johnny, on met des écrans partout pour le foot alors que tout le monde s’en fout. Enfin, j’aime bien le foot mais bon… »
A la télé, la voiture de Joe Jackson, le père de Michael. Les fans huent. « Lui, on le déteste. Il a dit qu’il serait là parce que Michael l’aurait voulu, mais tu parles! » La cérémonie commence, quelques larmes roulent. La voix de Ségolène tremble: « Ca fait dix jours que je pleure. Je ne sais même pas comment on peut avoir autant de peine pour quelqu’un qu’on ne connaît pas personnellement. »
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