La pop à la fois mélancolique et fêtarde d’Australiens cool. Critique et écoute.
Dans un français cinéphile de contrebande, une chanson s’appelle Grand Illusion. La grande illusion, c’est d’entendre New Order chez des nerds venus de Melbourne, Australie. New Order en pleine forme : un pied sur le dance-floor, l’autre dans les nuages, la tête dans la lune et les gestes dans les maths.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Si l’hommage se rapproche du pastiche sur le brillant Sometimes, tube absolu pour qui aime se trémousser d’un air douloureux, il est plus insidieux ailleurs. Dans cette façon, notamment, d’obliger spleen et liesse à se livrer à un frotti-frotta indécent, rarement aussi maîtrisé que dans ce club-boxon. Pas un hasard si on croise ici les ombres de New Order donc, mais aussi leurs ascendance et descendance (Kraftwerk/ Moroder d’un côté, Daft Punk de l’autre), dans ce va-et-vient lubrique entre orgasme et chagrin, funk moite et chant sec, sueur et larmes.
Le groupe redéfinit ainsi toute la coolitude d’une certaine pop music insouciante, qui porte des lunettes de soleil dans la nuit, des pupilles dilatées comme une assiette de fruits de mer et une morgue que seuls peuvent s’offrir les authentiques anxieux, les tatillons contrariés. Miami Horror n’étant pas né avec cette sensualité débraillée, avec cette fantaisie tonitruante, il les porte avec d’autant plus de classe et d’insolence.
{"type":"Banniere-Basse"}