De Metro Area, on connaissait une poignée de maxis vinyles, sortis ces derniers mois, depuis New York, sur Environ, le propre label du groupe. Confidentiels mais prometteurs, ces quelques disques avaient réussi à allumer quelques brasiers et à susciter une hype un peu vertigineuse autour du groupe, dont le premier album est ainsi devenu l’un […]
De Metro Area, on connaissait une poignée de maxis vinyles, sortis ces derniers mois, depuis New York, sur Environ, le propre label du groupe. Confidentiels mais prometteurs, ces quelques disques avaient réussi à allumer quelques brasiers et à susciter une hype un peu vertigineuse autour du groupe, dont le premier album est ainsi devenu l’un des disques de musique électronique les plus attendus de récente mémoire.
A priori, les premières écoutes de l’album déçoivent : on y retrouve, dans des versions écourtées, la plupart des singles déjà sortis. Pourtant, à force d’écoutes, l’album devient vite indispensable, entêtant et magique, bien que ne comportant aucun hameçon palpable, aucun filet auquel se raccrocher : on est loin ici des grosses productions house, toutes arrimées aux oreilles et aux jambes via des mélodies de chant accrocheuses, des beats assassins, voire des gimmicks putassiers. Metro Area fonctionne, bêtement, au charme pur et simple : charme innocent d’une écriture impeccable de sobriété, mais riche en arrangements. Ici, les morceaux, loin de se contenter de tourner autour de boucles rythmiques et de nappes synthétiques, sont souvent portés par des illuminations instrumentales subtiles. Çà et là, un trait de guitare vient rehausser un morceau hypnotique, lui donne une dimension supplémentaire onirique. Ailleurs, des cordes lancinantes s’offrent le luxe de voler la vedette à la rythmique pourtant impeccable.
En quelques morceaux, Metro Area s’offre le luxe de revisiter l’histoire des musiques de danse, d’en intégrer et refondre les classiques (jazz modal, salsa, latin jazz, disco, electro-funk européenne) dans des coques modernes, façonnées dans les fonderies de la techno, dans les ateliers de la house. Tous ces genres sont entièrement refondus et retrouvent là une existence hybride, ivre et enivrante, qui offre de l’électronique dansante américaine l’instantané le plus immaculé et le plus idyllique du moment.