M.I.A., qui avait customisé son maillot du PSG dans le clip très politique du morceau « Borders », a décidé de répondre au club de la capitale
Dans son clip Borders qui aborde le problème des migrants, M.I.A. arbore un maillot du PSG customisé. Un détail passé presque inaperçu lors de la publication de la vidéo mais qui lui a valu des menaces de la part du club parisien.
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« Fly Pirates »
En lieu et place du logo Fly Emirates qui s’étale habituellement sur les maillots des joueurs du PSG, la chanteuse a choisi d’inscrire « Fly Pirates ». Le détournement, a attiré l’attention du club de la capitale. Ce dernier, furieux, a envoyé une lettre à M.I.A. le mois dernier en lui demandant « une compensation pour préjudices subis » et l’arrêt de la diffusion du clip. » Plus que d’être surpris, nous ne comprenons simplement pas pourquoi nous sommes associés, via notre logo et le maillot de notre club, à une telle dénonciation. « , a affirmé Jean-Claude Blanc, le directeur général délégué du PSG. La chanteuse vient tout juste de diffuser la lettre de quatre pages sur son twitter, accompagnée d’une photo d’elle portant le vêtement controversé histoire de réaffirmer son engagement.
— M.I.A (@MIAuniverse) 11 Janvier 2016
Le club du PSG a également annoncé qu’il se réservait le droit de porter l’affaire devant la justice.
M.I.A. contre le sport, une vieille histoire
M.I.A. , dans une longue interview accordée au webzine Noisey, s’est exprimée sur ce sujet. Elle dit ainsi trouver la réaction du club « extrêmement arrogante », ajoutant que personne n’a le droit de contrôler la façon dont les gens portent un vêtement. Au sujet du possible passage de l’affaire en justice, elle affirme ne pas avoir le temps d’aller devant le tribunal, en tant qu’artiste et mère célibataire.
« Je préfèrerais occuper mon temps en allant à Calais créer un club de foot avec des réfugiés, et laisser le PSG investir dans l’équipe s’ils s’y intéressent tant, plutôt que passer devant la justice pour une histoire de T-shirt »
Un peu plus loin, la chanteuse plaisante sur le fait que les équipes de sport en aient toujours après elle, rappelant ainsi son affaire avec la NFL.
A propos de son clip, elle tacle discrètement les artistes qui font de la musique légère pour plaire au public. La plupart d’entre eux, selon elle, ont « peur d’être ennuyeux ».
« Beaucoup de gens ne veulent pas parler des problèmes sociétaux parce que ce n’est pas sexy. Si j’avais tourné une vidéo dans laquelle j’étais nue ou portais des vêtements ultra court avec un maillot du PSG, je suis sure que ce serait différent. »
M.I.A. tient également à rappeler que la frontière (rappelons que la chanson s’intitule Borders) entre le réel et la fiction semble mince, puisque les acteurs présents dans son clip sont originaires d’Inde et sont des réfugiés Tamoul. Sujet qui lui tient à coeur, puisque son père est un indépendantiste.
A la question posée par le journaliste au sujet de la publication de la lettre du PSG, M.I.A. répond qu’elle l’a relayée en raison de son indécence, puisque le club de la capitale n’a pas besoin de publicité.
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