Les portes du pénitentier viennent à peine de se refermer sur Tupac Shakur pour une peine de quatre ans et demi dont il ne purgera sans doute que dix-huit mois que son nouvel album arrive dans les bacs. La réalité rejoint la fiction un peu trop souvent dans le hip-hop ces temps-ci. Tupac […]
Les portes du pénitentier viennent à peine de se refermer sur Tupac Shakur pour une peine de quatre ans et demi dont il ne purgera sans doute que dix-huit mois que son nouvel album arrive dans les bacs. La réalité rejoint la fiction un peu trop souvent dans le hip-hop ces temps-ci. Tupac est-il victime de lui-même ou d’un marketing outrancier, spéculant sans état d’âme sur son image de gangster ? Deux millions d’albums vendus en quelques jours : décidez vous-même à qui profite le crime. Passée maîtresse dans l’art de digérer toutes les formes de rébellion, l’Amérique donne décidément la nausée. Dans cet album pessimiste et parfois poignant, Tupac répond aux différentes controverses cristallisées autour de lui depuis un an et demi, montre du doigt politiciens, société et industrie, amorce un semblant de mea culpa (Temptation) et pleure ses amis enterrés (So many tears, Lord knows), sans jamais se départir de son attitude de dur provocateur. Le destin se mord la queue : déjà derrière les barreaux dans le ventre de sa mère, ex-militante du Black Panthers Party (à qui il rend un hommage appuyé sur Dear Mama), 2Pac reprend aujourd’hui le chemin de la prison avec philosophie. Dans sa dernière interview, il dit considérer l’incarcération qui le frappe comme « la manifestation de la volonté divine ».
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