La fascination des yéyés pour les plaines du Far-West a si bien survécu qu’elle reste à ce jour l’une des constantes du rock français. Bien sûr, au cours des âges, les formes se sont affinées et le mythe du pauvre cow-boy solitaire est quelque peu tombé en désuétude. Il n’empêche que de Paul Personne à […]
La fascination des yéyés pour les plaines du Far-West a si bien survécu qu’elle reste à ce jour l’une des constantes du rock français. Bien sûr, au cours des âges, les formes se sont affinées et le mythe du pauvre cow-boy solitaire est quelque peu tombé en désuétude. Il n’empêche que de Paul Personne à Francis Cabrel, les grands espaces désertiques, l’univers de la route et la batterie de stéréotypes qu’ils trimbalent derrière eux comme des casseroles suscitent toujours des vocations. Dernière victime en date de ces breloques amerloques, Gael Palacy se la joue dérives, amours, rencontre et poésie absconse. Son Amérique tient en quelques noms de lieux (Vegas, Eden Point, Riverton 12 am) et de femmes dont la sonorité évoque sans doute pour lui des images et des émotions sincères, mais qu’il ne parvient pas à nous faire partager. C’est là tout le problème de ce premier album : ce garçon a des idées, du vocabulaire et un sens bien à lui des sonorités. Malheureusement, ses chansons ? à l’exception peut-être de Vendetta ? nous glissent dessus avec autant d’effet qu’une bruine sur un ciré. Le charme n’opère pas, les atmosphères qu’il cherche à rendre sonnent désespérément faux et lorsqu’il parle d’amour, de lits défaits, de sueur et de senteurs du Népal’, il le fait avec autant de sensualité qu’un fils de famille du Bordelais’ Plutôt que de s’en prendre à sa voix, à sa manière de chanter ou à la production peu inspirée, mieux vaut déplorer l’erreur originelle d’un chanteur qui s’est tout simplement trompé de registre. Palacy est aussi à l’aise dans la ballade rock que David Byrne dans la salsa.
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