Quicken the Heart, troisième album de Maxïmo Park à venir en mai, va effectivement sans doute accélérer quelques coeurs. En attendant l’écoute et la chronique, interview de l’un des meilleurs groupes de rock Anglais des dernières années.
[attachment id=298]Vos deux albums précédents vont être certifiés disque de platine, vous attendiez-vous à un tel succès ?
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Paul Smith : Pas vraiment
Duncan Lloyd : C’est très difficile à prédire, surtout quand on enregistre un album. On ne pense qu’à faire le mieux que l’on puisse faire. Après on ne peut que deviner ce qui va se passer.
Paul Smith : Oui, après avoir atteint 50 ou 60 personnes, on ne pas comprendre plus que ça. On ne peut pas imaginer combien de personnes ont notre disque chez eux. C’est drôle parce qu’on a rejoint l’industrie du disque vers sa fin, à une époque où les gens n’achètent pas vraiment de disques, on ne peut pas imaginer combien de personnes ont notre musique sur mp3 ou sur des CD copiés. Considérant en plus le nombre de gens qui vient à nos spectacles, c’est tellement bizarre d’y penser. C’est des faits et des chiffres. On gère la réalité, la réalité c’est d’écouter ses disques et voir les gens venir à nos concerts. C’est sympa pour moi, je donne des disques d’or à mes parents. Ils auront aussi le disque de platine.
Etiez-vous prêts à devenir un si grand nom de la scène anglaise ?
Paul Smith : Pas vraiment non plus. Mais nous avons eu l’impression que c’était vraiment progressif, parce que c’est nos vies au jour le jour. Et chaque jour il se passe quelque chose. On fait un concert, ça se passe bien et ça va en quelque sorte dans notre tirelire. On a une grosse tirelire avec toutes les choses bien qui nous sont arrivées. Je me souviens de la première fois où on est passé à la télé, de la première où on est passé à Top of the Pops, je me souviens de quand nous avons été nominés pour les Mercury Music Prize. Tout ça nous établit dans les journaux, sur scène au Royaume-Uni et plus tard au niveau international. Ensuite on fait un deuxième disque qui se classe au numéro 2 et il se vend plus que le premier. On grandit dans le bon sens. Mais il ne faut pas trop se réjouir, on se dit et si ça ne se reproduit pas cette fois, et si on ne vend aucun disque. Tellement de gens se retrouvent absorbés par ce côté-là, ils font de la musique pour se attirer les fans ou pour garder les fans qu’ils ont déjà. Mais on ne peut pas contrôler son public comme ça. S’ils aiment votre musique tant mieux. Mais nos goûts évoluent avec le temps, et on essaye de faire des disques qui reflètent ça, pas parce que le côté marketing nous dit de le faire. C’est bien tant que ça dure. Tant que la musique que nous faisons et nos concerts sont de bonne qualité on vivra avec, peu importe ce qu’il se passe.
Après de tels succès, est-ce que ça ajoute une pression sur le disque suivant ?
Duncan Lloyd : Je ne pense vraiment pas, parce que nous avons terminé notre tournée et c’est un peu comme si nous étions à nouveau libres. Cette fois, nous avions l’impression d’avoir plus de temps pour faire cet album, nous voulions le faire bien. Nous avons de la chance parce que nous sommes sur un label qui nous a laissé faire ça, et nous avons dit à notre manager « nous allons faire ça bien ».
Paul Smith : Je pense que nous avons oublié la pression. Quand on n’est pas en tournée et qu’on est chez nous, à Newcastle, mes amis ne me disent pas « ah, il va falloir faire au moins aussi bien pour cet album». Parfois ils ne demandent même pas quels sont nos projets, on discute, on regarde le football. Cette année passée a été très détendue pour nous et je pense que ça s’entend sur le nouvel album. Il y a toujours une certaine urgence dans notre musique, dans ma voix, quelque chose dont je ne peux pas me débarrasser, mais de touts façons je ne le veux pas. Je pense que c’est notre album le plus détendu, il a un certain groove. On peut danser ou hocher la tête, mais aussi ressentir certaines émotions ou écouter les paroles ou chanter. Il se passe certaines choses sur l’album qui, je pense, n’auraient pas pu arriver pu arriver si on nous avait mis une quelconque pression. On peut entendre qu’on s’est bien amusé en faisant cet album. Et peut importe le côté sombre qu’il peut y avoir, il est toujours contrebalancé par l’exubérance de la musique.
{"type":"Banniere-Basse"}