Héritière de Barbara, la Française gagne en ampleur, en noirceur.
Sa discrétion, sa pudeur pourraient passer pour de l’austérité. L’orgue, qui d’entrée entraîne ce second album dans des remous troubles, ou quelques rimes glaçantes (“Tu as peur de la maladie, la mort”, gloups) pourraient accentuer cette froideur, cette distance. C’est juste que Maud Lübeck, comme les Nantaises de Mansfield.TYA, dont elle partage la sensualité revêche, n’a pas de temps à gâcher en ornements de style, en métaphores chochottes : le verbe est cru, murmuré avec autorité.
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Mais la grande nouveauté dans ces chansons à la fausse quiétude, agitée de spasmes et d’urgence à peine visibles, c’est l’ampleur des orchestrations, la puissance des arrangements, qu’elle maîtrise désormais avec fermeté. Comme chez le jeune Dominique A, là aussi de manière inconsciente sans doute, plane l’ombre noire de Barbara, matrice absolue de cette mélancolie impudente, de ce romantisme enragé.
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