Depuis Atlanta, Mattiel compose d’authentiques pop-songs et livre un deuxième album, Satis Factory, à la fois brut et malin, toujours aussi grandiose après des dizaines d’écoutes.
Au moment de la sortie de son premier album à son nom, paru originellement en 2017 chez Burger Records, on espérait secrètement que la musique de Mattiel tombe entre les mains de Quentin Tarantino, qu’elle inspire au réalisateur américain de nouvelles scènes interprétées par des filles badass au volant d’une décapotable.
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Ça n’aurait peut-être été qu’un vulgaire remake du Boulevard de la mort (2007), mais ça aurait au moins offert un joli coup de pub à Count Your Blessings et Send It On Over, deux tubes injustement passés sous le radar des radios – mais pas sous celui de Jack White, qui l’a invitée à assurer ses premières parties.
https://www.youtube.com/watch?v=egeH3SrSMvE
Jouer avec de vieilles rengaines américaines
A l’écoute de Satis Factory, le fantasme émerge à nouveau et n’a rien perdu de son intensité. Parce que Mattiel, désormais signée chez Heavenly, sait composer de sacrées chansons, sexy et canailles, nerveuses et sophistiquées, traînantes et langoureuses, du genre à jouer, à longueur de refrains affolants, avec de vieilles rengaines américaines : le doo-wop, la surf pop, le blues, le folk, les inclinations rock 60’s et cette désinvolture post-adolescente.
En clair, c’est une pop élevée en liberté, au bord des routes, qui trouve sa beauté au milieu du chaos urbain (pour preuve, la pochette, réalisée aux abords d’une vieille usine d’Atlanta, sa ville d’origine) et rejoue sans cesse les mêmes airs sensibles, avec un accent systématiquement moderne et aguicheur.
De grands morceaux contemporains
Sur Satis Factory, l’Américaine s’essaie même au français le temps d’un Je ne me connais pas au souffle tellement naïf et nostalgique qu’il donnerait presque envie de ressortir les numéros de Salut les copains.
Sauf que Mattiel ne se contente pas de balancer de vieilles formules promises à la poussière : Keep the Change, Blisters et Berlin Weekend sont avant tout de grands morceaux contemporains qui séduisent par leur force de caractère, leur finesse de composition et leur immédiateté redoutable.
Et si on peut volontiers les relier aux somptueuses compositions des Ronettes, de Nancy Sinatra ou des Black Keys, c’est tout simplement parce que c’est à cette hauteur que se joue Satis Factory.
Album Satis Factory (Heavenly/PIAS)
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