L’électronicien défricheur nous revient sous l’alias Matthew Herbert Big Band, avec un nouvel album hautement politisé.
[attachment id=298]L’homme serait du genre électronicien baroudeur au savant doigté. Doublé d’un statut d’artiste engagé, tout du moins bien décidé à faire avancer le schmilblick. En témoigne notamment l’écriture de deux manifestes, en 2000 et 2004, propres à pointer les dérives de notre société autant qu’à décrire une nouvelle approche de la composition sonore.
D’emblée son There’s Me and There’s You, à paraître le 28 octobre via K7!, s’inscrit dans cette démarche. Où défilent les samples de voix de fans joints par téléphone, le son de 100 cartes de crédits déchirées, de 70 préservatifs frottés contre les murs du British Museum, des chants enregistrés dans un site d’enfouissement de déchets, les bip de l’incubateur qui aura permis de garder en vie le fils prématuré d’Herbert…
Un autre excitant morceau n’aura cependant pu voir le jour : Matthew voulait composer à partir de sonorités captées à l’intérieur du Parlement britannique. Refus strict de l’institution. Déçu, le musicien en tire tout de même une certaine satisfaction : « Je suis ravi qu’ils se soient sentis menacés par une oeuvre musicale. Cela signifie que le possibilité de défier des hiérarchies politiques par la subversion créatrice est toujours présent. «
Matthew Herbert sera en concert le 10 septembre à la Cité de la Musique, Paris.
Le listage de There’s Me and There’s You :
01. The Story
02. Pontificate
03. Waiting
04. The Yesness
05. Battery
06. Regina
07. The Rich Man’s Prayer
08. Breathe
09. Knowing
10. Nonsound
11. One Life
12. Just Swing