Un saxophone qui ondule, une contrebasse qui tournoie, des accords de piano électrique qui virevoltent au-dessus de percussions folles et, tout à coup, du cœur de cette improvisation libre sortent des sonorités inattendues, des bouts de bruits furtifs, des grattements parasites, des constructions électroniques fugitives. Comme si le free jazz était soudain contaminé par une […]
Un saxophone qui ondule, une contrebasse qui tournoie, des accords de piano électrique qui virevoltent au-dessus de percussions folles et, tout à coup, du cœur de cette improvisation libre sortent des sonorités inattendues, des bouts de bruits furtifs, des grattements parasites, des constructions électroniques fugitives. Comme si le free jazz était soudain contaminé par une irruption sonique et impromptue de musique concrète, voire de bribes de techno expérimentale. Cette étrange alliance habite et nourrit le principe même de Masses et d’Amassed, les deux derniers albums en date du duo londonien Spring Heel Jack.
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Plutôt un habitué du dance-floor électronique ainsi que de la scène drum’n’bass, fertile en Grande-Bretagne, le duo, composé des musiciens Ashley Wales et John Coxon (par ailleurs membre du groupe de rock psychotrope Spiritualized) a conçu et enregistré ces deux disques en faisant appel, pour Masses, à des musiciens de jazz américain (Roy Campbell, Daniel Carter, William Parker ou Matthew Shipp) et, pour Amassed, à des vétérans du free-jazz anglais et européens (Han Bennink, Paul Rutherford, Evan Parker, Kenny Wheeler).
Ces deux albums proposent des vocabulaires originaux pour le jazz, free ou non. Spring Heel Jack a opéré de manière inédite, programmant à l’avance des paysages sonores, des vignettes musicales ou brutales. Autant de cadres dans lesquels les musiciens se sont mis à improviser, jouant avec et autour des structures électroniques et des séquences informatiques.
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