Faussement innocente et simplette, de la chanson d’ici pleine de fiel.
Une écoute discrète pourrait pourtant facilement orienter cet album vers le mouroir des naïfs ébahis, des bricolos rigolos de la petite popop à sa mémère de France. Comme chez Mathieu Boogaerts, cette légèreté, voire puérilité de ton, abrite, en sous-main, de sombres desseins, avec une rosserie digne de Miossec, mais d’une voix tendre, aux grands yeux écarquillés, au bon Dieu sans confession. Etrange et dérangeant décalage entre ces mélodies Bontempi et les idées noires, mots anguleux et vacheries quotidiennes qu’elles charrient. Son label, qui parle visiblement lui aussi couramment l’ironie, s’appelle Depuis La Chambre : on aurait pu craindre ce genre de pop de chambrette qui, depuis le pauvre Dominique A – et à son corps défendant –, joue à touche-pipi sur deux accords et une maigre idée depuis le début des années 1990. Mais visiblement, cette chambre est aussi une salle de jeu – pour la salle de muscu, il faudra attendre –, où Martin Angor joue au Meccano avec une electro bariolée et des mots qui virent du gris au rire jaune. Il suffit d’entendre son très étonnant AK 47 pour se convaincre qu’on tient là un auteur culotté, même si en culottes courtes.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}