Le chanteur du groupe américain Miracle Legion fait un retour désuet et plaisant, après quatre ans de silence.
Depuis que l’urgence et le brouhaha du punk les ont épuisés, on ne compte plus les défroqués du bruit. De Troy Von Balthazar à Elliott Smith, ils sont des centaines de tatoués à avoir adouci leurs mœurs, acoustiqué leur songwriting, débranché leur rock du diable. Ça ne veut pas dire qu’ils se sont assagis, assoupis : juste calmés, lassés des postures et postillons. Pionnier de cette vague migratoire avec ses sensibles Miracle Legion, Mark Mulcahy continue, sur ce cinquième album solo, de chanter la pop bucolique de l’Amérique des bois, avec l’une des voix les plus vicieuses – pour ce qu’elle attendrit et emprisonne avec la même efficacité – du rock américain, à la hauteur de Sparklehorse ou de Michael Stipe. Ses chansons portent des noms de gens, elles racontent la petite vie de folks comme Geraldine ou Jimmy.
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C’est donc au sens premier de la folk-music. Mais du folk joyeusement orchestré, richement arrangé, à l’aise dans la pop ou la soul, qui raconte des histoires tordues avec cette faconde sépia des gentlemen de la Nouvelle-Angleterre. Pas étonnant qu’un tel storyteller soit l’un des musiciens préférés du conteur anglais Nick Hornby.
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