L’ancien Cocoon se réinvente en chanteur funky bien décoincé. Critique et écoute.
C’est son premier album, oui, mais on connaît déjà Mark Daumail : il n’y a pas si longtemps, il était encore la moitié de Cocoon. Avec Morgane Imbeaud, il a laissé deux albums entre pop et folk, mélodiques, doux, à l’acoustique soignée. Aujourd’hui, on le retrouve donc en solo. Et si on pouvait légitimement se demander ce qu’une soustraction pouvait bien signifier dans une oeuvre déjà si épurée, c’est par la surprise que Mark Daumail a décidé de répondre. Il explore, ici, tout ce qu’on n’avait jamais entendu chez les mélancoliques Cocoon : l’électronique, la nervosité, le groove et même une certaine forme d’humour.
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Il y a en effet de quoi pouffer en écoutant Coconut et ses sonorités vintage. Sur King et Viper, c’est l’envie de danser qui prime. Un peu partout, il y a des claviers excitants dont Mark Daumail semble explorer les possibilités, et chercher comment les faire coller à son identité. Car s’il y a un élément qui n’a pas bougé d’un iota, c’est bien la force émotive d’un songwriting à l’élégance sans faille.
Mistaken, le premier single de l’album, avait déjà laissé planer cette idée. Placé ici en début d’album, il ouvre la voie au bizarrement titré Tom Cruise, puis au très beau Seaside et au langoureux Remember, qui clôt l’album dans une lumière nacrée. Tous ces morceaux ont une force mélodique particulière, le potentiel tubesque qui n’échappe pas aux radios, cette douceur plastique qui fait les meilleures pop-songs.
Et si Mark Daumail se détachera sans doute difficilement de son image de folkeux torturé, Speed of Light envoie un message assez clair en direction de l’avenir. Car cet album n’est pas un contre-emploi forcé ; plutôt une rupture, voire une révolution – dans le sens d’un nouveau cycle qui démarre. L’heure est donc à la définition du chemin emprunté.
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