Hypnotique et dangereux, un album de folk s’attaque à vos humeurs. Magnifique. Critique et écoute.
Marissa Nadler nous livre sa vision de l’été en plein mois de février. Avec July, elle peint sans hésiter le ciel en noir, transforme l’horizon en désert des Tartares, attend en souriant que le paysage se disloque, que le monde ressemble pour de bon à un tableau de Munch. Après six albums de beautés troubles, elle continue cette lente affirmation de soi à travers des chansons plus fantomatiques que jamais, épurées et étirées au maximum dans leurs vertiges instrumentaux.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
En dix ans de discographie, l’Américaine a gagné en finesse d’écriture et en force hypnotique. Elle a traversé le folk des années 2000 en montrant ce que le psychédélisme avait encore à dire, ce qu’il pouvait continuer d’apporter à un genre qu’on ne soupçonne pas toujours de folie sombre, et sur lequel règnent souvent les clichés d’air pur, de forêts bucoliques et de cieux dégagés. Comme toute la génération post-Hope Sandoval (CocoRosie, Alela Diane…), Marissa Nadler a montré que le vent folk pouvait faire mal, que son soleil pouvait brûler. July a été produit par Randall Dunn, un habitué des groupes de metal : l’enfer n’a jamais été aussi beau.
Concert le 24 avril à Paris (Point Ephémère)
{"type":"Banniere-Basse"}