De retour avec un nouvel album, il nous a accordé quelques minutes lors de son passage à Paris. Au programme : Obama, Eminem, les minishorts, Twitter et Béatrice Dalle.
Vous sortez votre nouvel album en même temps que celui d’Eminem : tous les deux, vous représentiez un peu au début des années 2000 le cauchemar de l’Amérique puritaine telle que Bush la rêvait. Mais maintenant qu’Obama est élu, il vous reste quoi ?
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Marilyn Manson – Nos disques sortent au même moment, c’est une coïncidence. Je connais bien Eminem, on a bossé ensemble, c’est un mec cool. C’est vrai que tous les deux nous incarnions sous George W. Bush l’essence de ce que les républicains détestent. Des types prêts à faire n’importe quoi, avec pas vraiment de morale, parfois même avec des problèmes de drogue et d’alcool. (rires) Le cauchemar d’une Amérique blanche et rangée ! Aujourd’hui qu’Obama a été élu, on va bien voir ce qu’on pèse, peut-être plus grand-chose ? (rires) Mais bon, je suis là pour faire peur aux enfants vous savez, et a priori il reste des enfants en Amérique, j’ai bon espoir, Obama ne les pas emportés sur son passage.
Vous pensez quoi d’Obama ? En France, c’est une superstar, vous savez…
Mais il le mérite, ce type incarne le cool. Et en plus c’est une bête politique. Il m’a beaucoup impressionné. Pour dire la vérité, je me suis même bougé le cul jusqu’au bureau de vote pour déposer mon bulletin en sa faveur. C’est la première fois que ça m’arrivait. J’ai souvent été “contre”, mais rarement “pour”. Obama m’a convaincu, je l’ai trouvé brillant, calme, diplomate, beau parfois… En fait, je n’avais même pas remarqué qu’il était noir. Quand on me l’a fait remarquer, c’était trop tard, j’avais déjà voté. (rires)
Est-ce que vous pensez que des filles comme Britney Spears ou Lindsay Lohan sont plus subversives que vous aujourd’hui ?
Mais tout à fait : elles sont complètement allumées, je les adore. Je suis heureux de voir qu’il ne faut plus passer des heures à se maquiller en corbeau pour faire peur aux Américains. Aujourd’hui, avec un minishort en jean, un top un peu pailleté et une dizaine de cocktails, on peut faire trembler le pays : excellente nouvelle. J’espère simplement que ces filles sauront ne pas se faire manger par les médias, qu’elles seront assez fortes pour savoir disparaître à un moment donné et se consacrer à ce qu’elles aiment vraiment. Car on ne peut pas vraiment dédier sa vie au port du minishort, il faut le savoir. Après des années de bras de fer avec les médias, j’ai réussi à me consacrer entièrement à ma musique et à ce nouvel album. C’est une grande fierté pour moi de n’être pas seulement l’animal médiatique que les gens voient.
Tu as passé beaucoup de temps isolé pour écrire ce disque, notamment après une déception amoureuse.
Oui, j’ai passé beaucoup de temps seul en effet, cela m’a fait un bien fou. Pendant plusieurs semaines, je n’ai eu de contacts avec d’autres gens que via mon mail ou mon MySpace. Je voulais commencer un Twitter aussi, m’en occuper sérieusement, mais c’est compliqué, quand on ne sort pas de chez soi, on n’a pas grand-chose à raconter. Je me suis dit que j’attendrais un peu. Vous avez beaucoup lu, regardé beaucoup de films ou écouté beaucoup de disques lors de cette période ? Oui, j’ai découvert énormément de choses. Et si vous voulez savoir la personne qui m’a le plus frappé, c’est Béatrice Dalle. Je ne dis pas ça parce que vous êtes français, j’aurais dit pareil à un Turc. Cette fille est incroyable, je l’ai vue dans Trouble Every Day, elle est fascinante. Non, vous ne trouvez pas ?
Photo : Delany Bishop
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