Sur son troisième album, le Poitevin rafle la mise en entremêlant subtilement tubes pop modernes et duos syncrétiques avec Philippe Katerine ou la rare Isabelle Adjani.
“Dis, désormais sommes-nous sous garantie/Malgré nos multiples tentatives”, chantait Malik Djoudi en 2017 sur l’imparable single Sous garantie, qui marqua superbement les prémices de sa carrière en solitaire, après quelques essais plus ou moins fructueux en groupe (Moon Palace, Alan Cock, Kim Tim). Encensé par Étienne Daho (duettisant avec lui sur À tes côtés), influencé par le traitement des guitares de Connan Mockasin comme par le son des synthés de James Blake, l’auteur-compositeur-interprète s’est rapidement fait un nom dans le Landerneau pop.
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Avec son apparition tardive, Malik Djoudi semble vouloir rattraper le temps perdu, faisant paraître en cette rentrée moins embouteillée qu’à l’ordinaire son troisième album au rythme bisannuel. Après avoir démarché Ash Workman (Metronomy, Baxter Dury, Christine and the Queens) pour Tempéraments (2019), le natif de Poitiers a trouvé dans le courtisé producteur Renaud Letang (l’homme de Clandestino comme de Souchon, Feist, Gonzales, Philippe Katerine) son point d’équilibre idoine pour arranger à quatre mains Troie.
Fidèle à la sensibilité magnétique portée par sa voix haut perchée et désormais reconnaissable entre mille, Malik Djoudi réussit à marier toutes ses références musicales, comme en témoignent les duos partagés avec Lala &ce (l’entêtant single Point sensible), Isabelle Adjani (Quelques mots, à vous filer la chair de poule) et Philippe Katerine (le tube improbable Éric). “Où tu es ? Qui es-tu ?”, interroge d’emblée Malik Djoudi, avant d’enchaîner avec un couplet qui en dit long sur son envie de rebondir à chaque album : “J’laisse tout en suspens/Mon impresario/S’occupe des démos.”
Car plutôt que de se reposer sur ses lauriers (une nomination aux Victoires de la Musique 2020, des collaborations à la pelle avec Daho, Philippe Zdar, Juliette Armanet, Izïa), il préfère le Danger et les Vertiges (tel Metronomy dans la langue de Christophe). À la fois contemplatif (2080), lascif (Adorée) et percussif (Vis la), Malik Djoudi s’invente des lendemains qui chantent, sans jamais se départir de sa nouvelle quête organique. Sa bataille de Troie est une splendide victoire pour la musique.
Troie (Cinq7/Wagram). Sortie le 24 septembre.
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