Coïncidence du calendrier, Sharko et Malibu Stacy livrent leurs nouveaux albums respectifs au même moment. Malgré une mère biologique commune -la Belgique-, les deux groupes ne sortent pas du même berceau pop. Dissection de deux brillants faux jumeaux, en clip et en musique.
Il serait très simple de mettre Malibu Stacy et Sharko dans le même panier. Et il serait d’autant plus commode de parler d’une scène belge où ces deux groupes, dEUS, Venus, Ghinzu, Girls in Hawaii et autres Hollywood Pornstars évolueraient de concert, soucieux de représenter leur plat pays sur les scènes européennes. Mais ce serait choisir la facilité.
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Bien sûr, Sharko et Malibu Stacy ont des points communs indéniables. Les deux groupes sont tous deux originaires de Belgique, francophone de surcroît, et portent des noms issus de séries bien connues du grand public : « Malibu Stacy » provient directement des Simpsons ; « Sharko », quant à lui, était le patronyme d’un méchant de la très culte (et interminable) série Colombo. Le premier a trouvé le point G, l’autre la Molécule magique qui devrait rapidement contaminer les ondes européennes. Plus flagrant encore, ils ont participé et gagné le même concours de talent, le célèbre Concours Circuit, organisé chaque année en Belgique dans le cadre des Nuits Botanique. Un détail : leurs victoires respectives se sont déroulées à sept ans d’intervalle. Car voilà, entre autre, ce qui sépare Sharko et Malibu Stacy : l’âge. Les premiers ont roulé leur bosse aux quatre coins du monde depuis la fin des années 90, les seconds n’ont fondé leur groupe qu’en 2003. Molecule est le quatrième album du trio, G, le premier coup d’essai du sextuor. Malibu Stacy pourraient presque être les gentils fistons de Sharko s’ils jouaient sur le même terrain que leurs aînés.
Avec sa power-pop énergique, Malibu Stacy tutoie Weezer, multiplie les mélodies tubesques. On imagine bien volontiers ces six Ken barbus secouant la tête sur fond de guitares acérées et de mélodies acidulés jusqu’à ravager leur beau brushing plastifié. David de Froidmont, Michaël Goffard, David Halleux, Salvio La Delfa, Jérôme Gierkens et Christophe Levaux avaient déjà montrer leur fougue lors de la sortie d’un premier EP en 2005. Les scènes européennes les avaient regardés débarquer, les yeux écarquillés, probablement heurtées par tant d’ardeur dévastatrice. Avec G, Malibu Stacy enfonce le clou : une jolie fille en petite culotte sur la pochette cachant une sacrée bande de frappadingues sautillants à l’intérieur.
Moins chiens fous que leurs compatriotes, les trois baroudeurs de Sharko ont opté pour une pop plus sombre, une voix garrottée à l’extrême, et des titres capables de convertir le plus entêté des païens. Cousu main par le producteur de Placebo, Dimitri Tikovoi, Molecule succède à l’étrange et tortueux Sharko III, paru en 2003. Après trois ans d’absence, David Bartholomé et ses deux compères, Teuk Henri et Julien Paschal, se payent une belle cure du jouvence, et atteignent un état de grâce amplement mérité.
Frères de sang, mais pas siamois, Sharko et Malibu Stacy excellent chacun dans leur domaine. Ne reste plus maintenant qu’à les voir partager la même scène le 24 mars prochain à Liège ou séparément, le 3 avril à la Boule Noire (Malibu Stacy) et le 4 avril au Point Ephémère (Sharko).
En attendant, découvrez ici même les clips de Sweet Protection de Sharko et celui de Los Angeles de Malibu Stacy.
– www.sharko.be
– www.malibustacy.com
Avec les aimables autorisations de Bang Music et Atmosphériques.
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