Parfois hors sujet, parfois routinier, le troisième album des Britanniques possède aussi ses moments d’extase.
C’est lors d’une nuit violemment orageuse d’août 2015, alors que Django Django entreprenait d’électriser la foule du festival Lollapalooza de Chicago, qu’apparut ce “ciel marbré” dont le troisième album des Britanniques tente de rejoindre les altitudes.
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Après le quasi insurpassable Born under Saturn, on notera que nos pourvoyeurs de vertiges ascensionnels préférés visent cette fois moins haut et moins cosmique. Le temps de la chanson-titre qui ouvre ce nouveau disque, on confondrait presque Django Django et Duran Duran, l’option synth-pop régressive étant visiblement inscrite dans les bacs 2018, Franz Ferdinand y ayant également souscrit. Mais ici, c’est le deuxième morceau qui intrigue (inquiète ?) le plus, quand la chorale des gaillards s’efface devant la chanteuse de Slow Club, Rebecca Taylor, le temps d’un (faux) pas de côté dancehall/r’n’b (Surface to Air) qui a autant sa place sur un album de Django Django que Bernard de La Villardière sur Arte.
Couper le cordon ombilical
Après ce démarrage en zigzag, les quatre aventuriers reprennent vite leurs habitudes et leurs plaisirs à retourner dans tous les sens le Rubik’s Cube psychédélique pour en révéler de nouvelles facettes. De Champagne à Fountains, les refrains coulent à flots, font lever les bras au ciel et ne laisseront personne de marbre.
Pourtant, à l’intérieur de cette zone de confort, les disciples du sorcier David MacLean, le grand vizir écossais de Django Django, se sont montrés plus percutants sur Born under Saturn, tant il est vrai qu’ici, saturne un peu en rond. Le premier single Tic Tac Toe semble ainsi tout droit sorti des sessions de l’album précédent, quand le second, In Your Beat, parvient difficilement à rivaliser avec Reflections ou First Light, lesquels nous fourmillent encore dans les jambes trois ans après.
C’est donc une équation complexe que doit résoudre ce groupe, qui reste toutefois l’un des plus enthousiasmants de la planète : lorsqu’il se lance dans des explorations loin de sa base, il peine à convaincre, mais lorsqu’il reste sagement dans sa surface il ne peut échapper à l’autoparodie. Sur Marble Skies, les moments qui font vraiment dresser l’oreille sont rares mais précieux. Le très beau Sundials, qui laisse un piano entêtant mener la danse, en fait partie. Le long composite electro-cosmique Real Gone devient au bout de plusieurs écoutes un solide compagnon de lévitation, proche des envolées folles du Beta Band, groupe du grand frère MacLean dont l’ombre pèse encore très lourd dans l’héritage familial. Pour Django Django, couper franchement ce cordon ombilical va vite devenir une nécessité.
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